Le Président confirme sa distance vis-à-vis des partis de la majorité: un gouvernement loin des couleurs politiques

Le nouveau gouvernement nommé lundi par le Président de la République, enterre une fois de plus l’idée d’un gouvernement politique issu de la majorité. Les formations politiques soutiennent le programme du Président de la République, au niveau de l’Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation, ne sont pas représentées dans l’Exécutif qui va gérer les affaires du pays pour la période à venir. Aucun des partis FLN, RND, El Moustakbal ou El Bina, pour ne citer que ceux-là, n’a hérité d’un ministère, malgré les changements profonds opérés dans les départements autres que ceux de souveraineté. En idem pour le choix du Premier ministre qui reste un technocrate avec le maintien de Nadir Larbaoui en poste. Au lendemain de l’élection présidentielle du 7 septembre, mais aussi bien avant, le débat sur la constitution d’un gouvernement politique a été relancé.
On a vu d’ailleurs en mai dernier, les partis de la majorité lancer une nouvelle alliance dénommée «Coalition des partis de la majorité pour l’Algérie». Un peu comme la défunte  »Alliance présidentielle » qui avait soutenu Bouteflika durant des années, l’initiative se projetait au-delà de la présidentielle. La coalition «n’est pas circonstancielle en rapport avec l’élection, mais peut y aller au-delà pour prendre position par rapport à toutes les questions», s’était vanté Abdelkrim Benmebarek, secrétaire général du FLN, le jour de son lancement en compagnie des chefs du RND, d’El Bina et d’El Moustakbal. Il s’agit d’une «alliance politique entre des formations qui se rassemblent autour d’objectifs communs afin de réaliser un consensus national pour la défense des intérêts du peuple et consolider tous les efforts consentis pour bâtir une Algérie forte», avait-il ajouté. Les chuchotements de couloirs au sujet du futur gouvernement s’étaient poursuivis après la réélection d’Abdelmadjid Tebboune pour un second mandat. Ses soutiens qui avaient fait campagne n’attendaient qu’un signal de proposer des noms.
Mais, le Président coupa court à tout le monde lorsqu’il insistera, dans sa dernière entrevue périodique avec des représentants des médias, qu’il s’était présenté «en tant que candidat libre, candidat des jeunes et de la société civile». «Le peuple algérien sait que je me suis présenté en candidat indépendant comme en 2019», avait-il rappelé, avant d’enchaîner sur une question concernant le prochain gouvernement : «Il n’y a aucun lien entre la campagne (ceux qui l’ont menée, NDLR) et le prochain gouvernement».
Ce qui vient donc de se confirmer avec l’annonce d’un «gouvernement Larbaoui II», purement technocrate loin des politiques qui ne passent plus chez le citoyen, loin même des concepts connus ailleurs de gouvernement de coalition, de cohabitation ou d’union nationale .
Farid B.

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