Le parti se dirigerait vers une participation à la présidentielle anticipée: Une première pour le FFS post-Aït Ahmed

Le Front des forces socialistes rompra-t-il avec la politique de la chaise vide qu’il traîne depuis plus de 20 ans à l’occasion des élections présidentielles ? Tout porte à croire que le plus vieux parti d’opposition en Algérie est bien tenté, cette fois-ci, de vivre l’expérience de conquérir la magistrature suprême du pays, lors de la présidentielle anticipée du 7 septembre prochain. Si tel est le cas, ce sera donc une première pour le FFS, version post-Aït Ahmed. La dernière candidature du parti à une élection présidentielle remonte à 1999, avec son chef charismatique tout juste rentré d’exil, Hocine Aït Ahmed, avant qu’il ne se retire la veille du vote avec les autres candidats, dénonçant « la fraude qui avait commencé », laissant le candidat Bouteflika seul dans la course. Depuis, jamais le FFS n’a participé aux présidentielles, appelant tantôt au boycott et exprimant son  »ni-ni » à d’autres reprises.
Mais, le FFS a presque participé à toutes les élections législatives et locales, estimant qu’il s’agit de rendez-vous permettant de dégager de véritables représentants du peuple pour  »participer » activement à la gestion des affaires publiques et des collectivités. Depuis quelques semaines, apprend-on de sources fiables du parti, « l’idée d’une participation à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain, est sérieusement posée sur la table au sein de la direction du parti ». Mais, qu’est ce qui a donc changé chez le parti pour rompre avec cette politique de chaise vide ? La réponse, c’est Youcef Aouchiche qui l’a partiellement distillé depuis la wilaya de Tizi-Ouzou, où il animait samedi un meeting populaire au Théâtre régional Kateb Yacine. Dans son discours, le premier secrétaire national du parti a déclaré que «pour le FFS, pour ses militants et ses cadres, une distinction fondamentale doit être opérée entre pouvoir et État. C’est cette distinction qui continue à guider nos actions et dicter nos positions aujourd’hui ». Et d’ajouter : «de cette distinction découlera une double éthique de conviction et de responsabilité que nous devons honorer. Et de cette distinction que découle notre position aux prochaines élections présidentielles qui sera sans aucun doute une position motivée par notre profond attachement aux intérêts supérieurs de notre pays et de notre peuple».
C’est dire qu’au-delà de son opposition au pouvoir, le FFS veut montrer cette fois-ci, son attachement à l’intérêt du pays qui se trouve à la croisée des chemins. Il l’a d’ailleurs lui-même reconnu au début de son allocution.
« Notre pays est à un tournant décisif. Jamais dans notre histoire, nous avons été confrontés à des défis d’une telle ampleur, jamais nous n’avons été exposés à des menaces aussi graves ciblant notre sécurité nationale », a-t-il lancé, appelant pouvoir, classe politique, syndicats et citoyens à «faire face aux lourdes implications d’un monde en profonde mutation, où la force supplante le droit ; où les guerres et les bouleversements géostratégiques ne font que croître».
Il s’agit donc de la conjoncture et des dangers qui guettent le pays qui pousseraient le FFS à
s’impliquer dans le rendez-vous électoral, afin de mobiliser la majorité du peuple algérien à réussir le vote et sauvegarder la souveraineté de l’Algérie. Quoi qu’il en soit, le parti rendra définitivement sa décision le 24 et 25 mai prochain à l’occasion de la session du Conseil national. Ce n’est sûrement pas une formalité, mais l’option de la participation, a, plus de chance de passer cette fois-ci, au sein de l’organe décisionnel du FFS, indépendamment de l’identité de celle ou de celui qui portera cette lourde tâche. Wait and see …
Farid B.

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