La position française sur le Sahara, un « déshonneur » selon l’expert Soufi

Pour Abdelkader Soufi, professeur de sciences politiques, la reconnaissance par Paris du plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental est une « décision honteuse » qui « n’honore pas la France ». Derrière ce revirement, l’universitaire dénonce de nombreux « dessous » relevant d’intérêts économiques et géostratégiques inavoués.
Selon lui, en cautionnant la « prétendue souveraineté » du Maroc, l’Hexagone cherche avant tout à « exploiter les ressources » du territoire non-autonome et à « l’assécher complètement ». Une façon aussi pour le « colonialisme français » de conserver sa mainmise sur Rabat face à la montée en puissance de son « rival sioniste ». M. Soufi estime que ce choix est également dicté par « le déclin du rôle de Paris au Sahel et en Afrique de l’Ouest ». Perdant du terrain sur ce théâtre d’opérations, l’exécutif français se rabattrait sur le Sahara occidental pour défendre ses intérêts économiques malmenés. « La perte des intérêts de la France l’a poussée à bafouer le droit international », assène le professeur. Mais au-delà des considérations stratégiques, c’est la posture même du président Macron qui est pointée du doigt. Selon Abdelkader Soufi, le chef de l’État français est le véritable « décideur » sur ce dossier sensible. Une main mise qui témoigne de l’importance capitale de ce nouveau positionnement pour l’Élysée, et explique la fermeté de la réplique algérienne.

M.M.

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