Le phénomène de la commercialisation illicite des produits tabagiques, qui s’étend de manière tentaculaire à travers le territoire national, soulève de vives préoccupations. Un plaidoyer retentissant a été lancé ce mercredi à Alger, appelant à une action concertée et résolue pour endiguer cette pratique néfaste, menaçant à la fois la santé des citoyens et l’équilibre budgétaire de l’État.
Abdelouahab Harkas, Directeur du Commerce de la wilaya d’Alger, a dénoncé avec fermeté l’anarchie engendrée par ce trafic illégal, soulignant l’urgence d’une application rigoureuse de la loi et de la promulgation de nouveaux textes réglementaires pour mettre un terme aux agissements de ceux qui opèrent sans autorisation.Cette prise de position ferme fait écho aux chiffres alarmants révélés par Djouada Mohamed, représentant du Centre National du Registre du Commerce. Selon ses données, à la fin octobre dernier, seulement 48 opérateurs économiques étaient officiellement enregistrés dans l’industrie des produits tabagiques, tandis que 112 entreprises étaient spécialisées dans la collecte, le traitement et la distribution du tabac en feuilles.
Face à cette situation préoccupante, les autorités compétentes ont réagi en publiant récemment trois arrêtés interministériels fixant les prix des produits tabagiques fabriqués par les sociétés United Tobacco Company (UTC), la Société Algéro-Emiratie (Staem) et British American Tobacco (BAT).
Ces textes, signés par les ministres des Finances, Laaziz Faid, et du Commerce, Tayeb Zitouni, visent à encadrer étroitement le marché légal des produits du tabac, conformément au décret exécutif du 18 octobre 2004, complété et modifié.Cependant, au-delà des mesures réglementaires, c’est une prise de conscience collective qui s’impose. Le fléau de la contrebande des produits tabagiques représente une menace multidimensionnelle, portant atteinte à la santé publique en favorisant la consommation de produits non contrôlés, tout en privant l’État de précieuses ressources fiscales.Dans cette optique, une synergie de tous les acteurs concernés s’avère indispensable. Les services de contrôle et de répression doivent redoubler de vigilance pour traquer les réseaux illicites, tandis que les citoyens sont appelés à adopter une posture de ferme rejet face à ces pratiques déloyales. En définitive, la lutte contre la commercialisation illégale des produits tabagiques n’est pas seulement un impératif économique, mais aussi un enjeu de santé publique et de préservation des valeurs d’intégrité et de probité .
M.M.