La crise au Sahel alimente une hausse redoutée de la harga vers le pays: L’Algérie sur le qui-vive

La situation politique et sécuritaire dans les pays du Sahel, notamment le Mali et le Niger qui ont connu des bouleversements majeurs, suite aux coups d’État qui ont eu lieu ces derniers temps, fait peser une menace sérieuse quant à l’explosion du phénomène de l’immigration clandestine, vers les pays du nord. L’Algérie est concernée par ce flux migratoire et des rapports internationaux préviennent contre l’explosion du fléau, surtout que l’Algérie partage des milliers de kilomètres de frontières avec ces deux pays du Sahel. Dans un récent rapport d’un institut américain spécialisé dans les questions migratoires, il est souligné que l’annulation de la loi criminalisant le trafic des migrants par les nouvelles autorités du Niger, issus du dernier putsch militaire dans ce pays, a provoqué une hausse du flux migratoire vers l’Afrique du nord et l’Europe.
Selon le rapport, les services de sécurité du Niger accompagnent les caravanes de migrants clandestins en imposant aux passeurs des taxes ; ce qui multiplie le nombre de harraga vers le nord, dont l’Algérie. Le phénomène risque de prendre de l’ampleur également du côté du Mali avec la dégradation de la situation sécuritaire au Nord, et la dénonciation, par les nouvelles autorités maliennes, de l’Accord de paix d’Alger. Cette situation pousse de nombreux habitants à fuir le pays et à se diriger vers le nord, c’est-à-dire vers l’Algérie.
Les nouvelles autorités du Niger, après l’abrogation de la loi criminalisant le trafic des migrants, s’en sont prises par la suite à la politique de l’Algérie en ce qui concerne la gestion de la question migratoire. Elles ont convoqué l’ambassadeur algérien pour protester contre le rapatriement des ressortissants nigériens. Appliquant le principe de réciprocité, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur du Niger à Alger.
L’audience a porté essentiellement sur la coopération entre les deux pays en matière de rapatriement des ressortissants nigériens séjournant de manière irrégulière sur le territoire algérien.
Il a été rappelé à l’ambassadeur du Niger l’existence d’un cadre bilatéral dédié à cette problématique. De même, il lui a été indiqué que ce cadre doit demeurer le lieu privilégié de discussion et de traitement de toutes les données et de tous les développements liés à cette problématique.
Sur cette question de rapatriement des ressortissants étrangers, il faut savoir que l’Algérie traite quatre catégories de migrants clandestins. Il s’agit des étrangers dont le délai de la résidence a expiré, des étrangers ayant entrés en Algérie avec de faux papiers, de migrants exilés en raison de la situation humanitaire dans leurs pays et qui y sont restés malgré l’amélioration de la situation chez eux et enfin de ceux qui y sont entrés irrégulièrement (harga). Cette dernière catégorie constitue la majorité des migrants concernés par les opérations de rapatriement.
Fateh H.

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