La décision prise lors de la dernière réunion du Conseil des ministres est trop importante pour ne pas attirer l’attention et susciter le débat.
La hausse considérable des allocations touristiques et du Hadj risque de bouleverser les pratiques, avec un impact qui ne sera, sans doute pas, minime sur le marché parallèle de devises.
Lors de la réunion, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune a décidé de porter l’allocation touristique à 750 euros par voyageur algérien majeur et à 300 euros par voyageur algérien mineur, à compter de janvier 2025. Il a décidé de porter l’allocation du hadj à 1 000 dollars par pèlerin algérien, à compter de la prochaine saison de hadj. Ces deux décisions sont, du point de vue des experts financiers, de nature à apporter un grand changement, avec la prévision de l’ouverture des bureaux de change. Quel impact de ces décisions sur le marché noir de devises ?
Les observateurs s’attendent à deux conséquences fondamentales : la baisse du taux de fréquentation du marché parallèle et la baisse du taux de change par rapport au taux officiel, du fait du recul de la sollicitation des cambistes. Si l’écart du taux de change entre les marchés officiel et parallèle est insignifiant, il n’y aurait aucune raison pour que les visiteurs étrangers, notamment les algériens de la diaspora, recourent aux cambistes pour vendre leurs devises. En attendant, il faut dire que la décision annoncée lors de la réunion du Conseil des ministres a provoqué une véritable panique chez les acteurs du marché informel qui craignent de « fermer boutique ».
Cela est d’autant plus valable que la volonté des autorités d’éradiquer le marché parallèle est affichée. Tout récemment, le ministre des Finances, Laaziz Faïd a affirmé, à l’APN, que l’éradication du marché parallèle de devises nécessite « la conjugaison des efforts de plusieurs administrations ministérielles et institutions afin d’asseoir les règles du marché, la transparence et un contrôle strict des transactions commerciales et économiques ». Faid a fait savoir qu’une réflexion était en cours pour concevoir une nouvelle approche visant à améliorer le taux de change du dinar algérien, ce qui contribuera au renforcement du développement économique. L’avenir du marché informel est de ce fait de plus en plus incertain. En tout cas, la décision de M. Tebboune est bien acceuillie par les algériens, notamment ceux qui sont otages d’un marché noir sans règles.
Fateh.H.