L’avocat Gilles Devers a indiqué que le but de la plainte qui sera déposée jeudi devant la Cour pénale internationale (CPI) contre les crimes de l’entité sioniste à Ghaza par un panel de barreaux de plusieurs pays, dont l’Algérie, des représentants de la société civile et des ONG, est «de pousser la CPI à appliquer le droit international face à la puissance des armes et de l’argent».
«Cette plainte a pour but de demander, d’une part, au procureur de la CPI d’user des prérogatives de son instance, afin d’imposer le droit international et celui des minorités face à la puissance des armes et de l’argent qui est en train de commettre un véritable génocide contre les Palestiniens, et d’autre part, de dire aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls face à la barbarie» des Sionistes, a précisé l’avocat dans une déclaration à l’APS, notant que de telles démarches ont déjà fait bouger la CPI concernant d’autres conflits dans d’autres régions.
Selon Me Devers, «les initiateurs de cette démarche ont tenu compte de plusieurs paramètres pour rédiger cette plainte, dont les définitions légales du concept de +génocide+ et de +jurisprudence+».
Précisant qu’il y a deux types de génocide, à savoir le génocide par extermination (liquidation physique et immédiate) et celui qui consiste à briser les conditions de vie des personnes avec un discours deshumanisant, l’avocat a indiqué que les initiateurs de cette plainte ont centré leur plaidoyer sur la deuxième définition.
Il relève, à cet égard, que le deuxième type du génocide est le plus grave, «car c’est un génocide qui vise à placer les populations en dehors de l’humanité et de leur faire comprendre qu’ils n’ont plus leur destin entre leurs mains et ça s’accompagne d’un discours déshumanisant».
«Dans ce type de génocide, il y a la privation de soins, la privation des aliments, la privation de l’énergie, la destruction de maisons, les déplacements forcés des populations, les bombardements contre des civils, le transfert des populations. Ces éléments sont tous accompagnés d’une volonté de +casser+ le groupe, c’est-à-dire qu’on ne se prend pas à telle ou telle personne, mais qu’on s’en prend globalement au groupe pour lui faire comprendre qu’il n’a plus sa place et il doit partir», a expliqué l’avocat des justes causes.
«L’occupant dans ce type de génocide vise à travers cette politique à priver le peuple de son droit à l’autodétermination», a-t-il insisté.
Soulignant que «les Palestiniens ont le droit de se défendre», l’avocat Gilles Devers a noté que l’entité sioniste «est hors la loi sur toute la ligne, et ce dès le début».
Pour le juriste, l’entité sioniste ne fait actuellement à Ghaza «que reprendre ses vieux crimes et défiance pour la légalité internationale», rappelant qu’en 1948 déjà, elle avait chassé quelque 750.000 Palestiniens de leurs terres.