Il ne semble pas que le président français Emmanuel Macron puisse faire sortir son pays de la grave impasse politique après la nomination du nouveau gouvernement et sa première réunion hier, vendredi, en sa présence. Des voix réclament sa démission, augmentent rapidement, selon les derniers sondages d’opinion. Lors de la première réunion ministérielle avec son gouvernement, Macron n’a pas caché son mécontentement face au « mouvement politique » qui l’a enfermé dans un piège de stagnation sans précédent dans l’histoire de la Ve République, et ses ennuis ont été accrus par l’aggravation de la crise économique.
Les médias français ont cité la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, disant que Macron a appelé les ministres du gouvernement de François Bayrou à « l’unité » et à « l’audace ». Macron a également exprimé son « inquiétude face à l’instabilité que connaissent les démocraties » et a affirmé sa « préoccupation ». Il s’agit de « ne pas tolérer de mouvements politiques qui exposeraient le pays à un danger », tandis que Bayrou a exprimé son optimisme quant à l’existence d’une issue à l’instabilité politique dans le pays. L’optimisme du Premier ministre français François Bayrou s’accompagne d’un grand pessimisme parmi les Français quant à la capacité de Macron à améliorer la situation politique et économique à court terme, alors que les demandes de démission de Macron font désormais partie du débat public en France depuis 30 mois, avant la fin de son mandat. Dans ce contexte, un sondage d’opinion réalisé par la Fondation « Odoxa-Bacpon » pour le journal français « Le Figaro » a révélé que 86% des Français interrogés estiment que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, devra nommer un nouveau Premier ministre en 2025. Près des deux tiers des personnes interrogées (61%) ont exprimé leur souhait de voir le président partir, et ont rejeté la déclaration du président macron faite dans son discours du Nouvel An selon laquelle il achèverait son mandat jusqu’à la fin..
Macron a de nouveau évoqué l’idée de soumettre un certain nombre de dossiers à un référendum populaire. Sur ce point, les résultats de l’enquête indiquent que 58% des personnes interrogées estiment que c’est le chef de l’État qui organisera les référendums et qu’ils doutent de leurs résultats.
La directrice générale de l’Institut de sondage, Céline Braque, souligne que « ces doutes rappellent de vieilles critiques remontant à 2019. Après le grand débat national, les Français ont effectivement reproché à Macron de ne pas prendre en compte les propositions des citoyens ».
Macron est confronté à un recul significatif de sa popularité depuis qu’il a dissous l’Assemblée nationale (Parlement) et adopté une législation anticipée, ce qui n’a conduit qu’à une désintégration politique supplémentaire. 71 % des personnes interrogées estiment que le président est une source de préoccupation pour eux, et 61 % des Français le considèrent comme un « tyran ».
Les analystes estiment que Macron dispose d’une marge de manœuvre étroite, sans précédent dans l’histoire de la Ve République, et que le recours à un référendum français sur un certain nombre de dossiers ne fera que compliquer davantage les choses et constituera un grand risque en raison de l’instabilité politique actuelle .
R.I