Avant l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris, les agriculteurs dont les promesses du gouvernement ne sont toujours pas parvenus à convaincre remontent sur leurs tracteurs pour défiler dans les rues de la capitale. La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et les Jeunes Agriculteurs ont obtenu une autorisation de manifestation pour ce vendredi, veille du début du Salon de l’Agriculture.
Les 1.000 à 1.500 agriculteurs attendus sont partis du métro Sèvres-Lecourbe, à Paris, jusqu’à devant la porte de Versailles où se tiendra le Salon de l’Agriculture.
L’événement s’est déroulé de manière pacifique. Avec cette action, les agriculteurs tentent de maintenir la pression sur le gouvernement avant l’ouverture du salon qui sera visité par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Des annonces sont attendues à cette occasion. Devant l’un des tracteurs en tête de cortège, on pouvait lire sur la pancarte accrochée devant, « Stop aux politiques agricoles pénalisantes et punitives ».
Le secrétaire général de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles), Hervé Lapie, a appelé, ce vendredi, le Gouvernement français à agir pour répondre aux revendications des agriculteurs. Le syndicaliste a répondu aux questions d’Anadolu lors d’une manifestation à Paris, organisée par la FNSEA et les jeunes agriculteurs (JA), à la veille de l’ouverture du Salon de l’Agriculture 2024.
Cette mobilisation, qui s’inscrit dans la lignée des actions syndicales entamées par les agriculteurs depuis novembre, vise à attirer l’attention sur les défis majeurs auxquels fait face l’agriculture française.
Interrogé sur les raisons de cette manifestation après un mois d’interruption, Hervé Lapie a estimé qu’ »on marche sur la tête en France », mais que « les agriculteurs ont envie de rebondir et d’avoir un projet pour le renouvellement des générations ».
« On produit moins, on est dépendant des importations agricoles qui ne respectent pas nos normes. C’est le moment de changer de logiciel en agriculture, de relocaliser une partie de la production » en France, a souligné Lapie avant de rappeler l’enjeu important de la « souveraineté alimentaire » française et des défis liés à l’élevage et à la production agricole. Il a aussi insisté sur la nécessité d’une loi d’orientation affirmant la souveraineté alimentaire comme « intérêt majeur pour la nation ». Interrogé sur les actions précédentes et les réponses du gouvernement, Lapie a reconnu des avancées, mais a souligné l’ampleur du chantier restant. Le syndicaliste a reconnu que la FNSEA a obtenu une victoire sur le Gazole non routier (GNR), ainsi que sur l’exonération de certaines charges, notamment pour l’emploi des travailleurs saisonniers, « mais il reste des dossiers structurants à mettre en place. L’objectif est de changer la dynamique de l’agriculture française », a-t-il ajouté.
R.I