France-Algérie : le blé, un levier pour renouer les liens ?

Les Rencontres Franco-Algériennes des Céréales ont eu lieu le 10 octobre à l’hôtel Sofitel à Alger. Environ 150 participants ont pris part à ce séminaire organisé par l’interprofession française Intercéréales.
Selon l’ambassade de France en Algérie, ce séminaire a été l’occasion de discuter de divers sujets techniques, notamment la qualité de la récolte française en 2023, les tendances des marchés mondiaux, les techniques de travail du sol simplifiées et l’organisation de la filière semences en France.
Lors de son discours, l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a souligné la volonté de la France de renforcer sa relation avec l’Algérie, notamment dans le secteur des céréales.
En janvier dernier, FranceAgriMer avait rapporté que l’Algérie était le deuxième marché pour le blé français au cours de la première moitié de la campagne commerciale 2022/2023 (juillet-décembre). Durant cette période, l’Algérie a augmenté ses achats de blé français de 30% par rapport à l’année précédente, atteignant 1,497 million de tonnes.
Ces dernières années, la France a fait face à la concurrence de la Russie sur les marchés traditionnels du blé en Afrique du Nord, y compris l’Algérie, le Maroc et l’Égypte. La Russie, en tant que premier exportateur mondial de blé, a bénéficié de récoltes abondantes et de prix compétitifs, détenant une part significative des exportations mondiales de blé. Pour diversifier ses sources d’approvisionnement en blé, l’Algérie a modifié ses critères en 2020, permettant au blé russe d’entrer sur son marché en 2021. En conséquence, les achats de blé russe par l’Algérie ont considérablement augmenté, passant de 330 000 tonnes en 2021 à 1,3 million de tonnes en 2022.
L’Union céréalière russe prévoyait une forte augmentation des exportations de blé russe vers l’Algérie en 2023, visant à fournir jusqu’à 3,5 millions de tonnes, représentant plus de 40% des importations algériennes de blé de meunerie pour cette année. L’Algérie, en raison de sa faible production locale causée par la sécheresse, importe d’importantes quantités de blé. Selon les prévisions du département américain de l’agriculture (USDA), l’Algérie devait importer 8,3 millions de tonnes de blé au cours de la campagne commerciale 2022/2023, avec une consommation estimée à 11,15 millions de tonnes. Le gouvernement algérien a annoncé une production céréalière de 30 millions de quintaux (3 millions de tonnes) pour la campagne 2022/2023, en baisse par rapport à la campagne précédente qui avait atteint plus de 40 millions de quintaux. Le Premier ministre a également mentionné que la sécheresse avait touché 90 000 agriculteurs dans 34 wilayas, entraînant une superficie sinistrée d’environ 1,2 million d’hectares et un déficit hydrique de 90% dans la plupart des wilayas du nord du pays au cours de la campagne 2022/2023. Il a souligné que ces résultats sont préliminaires.

Khemissi.M.