Foot :Décès de Rachid Mekhloufi

L’ancien joueur de la glorieuse équipe du Front de Libération nationale (FLN), Rachid Mekhloufi, est décédé ce vendredi à l’âge 88 ans des suites d’une longue maladie, a appris l’APS auprès de ses proches. Ancienne légende de l’AS Saint-Etienne (France), Rachid Mekhloufi, s’est reconverti en entraîneur après la fin de sa riche carrière de joueur en 1970. Le défunt avait été sélectionneur de l’équipe nationale à plusieurs reprises, menant les « Verts » à remporter d’abord la médaille d’or des Jeux méditerranéens 1975 à Alger aux dépens de la France (3-2, a.p), suivie trois ans plus tard par la médaille d’or des Jeux Africains en 1978 contre le Nigeria (1-0) au stade olympique du 5-juillet (Alger).
Il faisait également partie du staff technique de l’équipe algérienne au Mondial-1982 en Espagne. Né le 12 août 1936 à Sétif, Rachid Mekhloufi avait débuté sa carrière de footballeur à l’USMF Sétif (1950-1952) en catégorie juniors, avant de rejoindre l’autre club de Sétif l’USMS (1952-1954) en tant que senior. En 1954, il décida d’aller monnayer son talent en Europe, précisément à l’AS Saint-Etienne (France), avant de faire un saut en Suisse pour évoluer pendant une courte période avec le Servette de Genève (1962). Il retourna à l’ASSE en 1962, club avec lequel il évolua pendant six années. Il joua les deux dernières saisons de sa carrière avec le SEC Bastia (France).
L’hommage de l’AS Saint-Étienne
Ambassadeur à vie de l’AS Saint-Étienne dont il a défendu les couleurs avec un talent rare de 1954 à 1958 et de 1962 à 1968, Rachid Mekhloufi, esthète du ballon rond, nous a quittés ce vendredi 8 novembre. C’est avec une infinie tristesse que l’AS Saint-Étienne a appris, ce vendredi 8 novembre 2024, la disparition de Rachid Mekhloufi, l’une des figures légendaires de notre club, à l’âge de 88 ans. Pour l’éternité, Rachid Mekhloufi a rejoint ses coéquipiers Robert Herbin, Georges Bereta, André Fefeu, Salif Keita et Kees Rijvers, enlevés dernièrement à l’affection des leurs, autant de joueurs, exemplaires et talentueux tout à la fois, qui auront laissé une trace indélébile dans la mémoire collective du Peuple Vert. Créatif et inventif, décisif et combatif, buteur et passeur, architecte et bâtisseur, à l’origine et à la conclusion d’actions initiées avec cette incomparable science du jeu qui le caractérisait, l’enfant de Sétif, champion du monde militaire 1957 avec la France, était une personnalité hors normes. Sur le rectangle vert bien évidemment, mais également dans sa vie de citoyen engagé. Il était un ardent défenseur d’un pays et d’une cause qui lui étaient chers et pour lesquels il n’hésita pas, un soir d’avril 1958 à fuir, caché dans une Aronde via la Suisse, afin de rejoindre la Tunisie. Privilégiant un idéal à sa carrière qui l’aurait sans doute vu fouler les pelouses suédoises de la Coupe du monde 1958.

Habile balle au pied, incisif micro en main
Cette volonté de promouvoir pacifiquement la création d’un état indépendant algérien se traduit par la naissance de l’équipe du FLN et des matches de gala à travers le monde. Elle s’érigera en porte-drapeau d’une nation luttant pour son indépendance. Rachid Mekhloufi en sera l’une des voix. Fortes. De celles qui portent, touchent au cœur et fédèrent. Son départ, éminemment politique, le maître à jouer et à penser de cette sélection pas tout à fait comme les autres l’assumera pleinement. « Le football a réveillé la conscience endormie des hommes », confiera-t-il plus tard. Le futur ex-Stéphanois venait sans doute en l’occurrence de remporter l’un des plus beaux matches de sa vie. Ses prises de position, son intelligence, sa grande courtoisie ne lui valurent-ils pas le surnom de « gentleman révolutionnaire » Ayant formé chez les Verts une triplette offensive au plus-que-parfait avec Kees Rijvers et Eugène N’Jo Léa, Rachid Mekhloufi savait tout faire. Et tout bien faire. Ballon au pied, micro en main, il s’exprimait avec une aisance insolente, suscitant l’admiration de ses coéquipiers, la crainte de rivaux dont il pouvait se jouer à tout instant, d’une passe millimétrée, d’une ouverture géniale, d’une frappe chirurgicale. En attaquant racé, en adversaire respecté. De ceux qui font partie de « la race des savants auxquels on n’a rien à apprendre, qui inventent le foot. Une perle, le partenaire idéal », aux yeux de Jean Snella, le précurseur éclairé, l’infatigable travailleur, l’homme des premiers titres, intimement lié à Rachid Mekhloufi. Après avoir épousé la cause du FLN, plus de quatre années durant, Rachid Mekhloufi revint en Europe. Au Servette de Genève de Jean Snella puis, en décembre 1962, à l’AS Saint-Étienne, « son club de cœur », accompagné du même Snella. Avec le club stéphanois, témoignage de sa fidélité, il remporta notamment quatre titres de champion de France, dont le tout premier de l’histoire du club en 1957 (exercice durant lequel il inscrivit 25 buts !), puis les suivants en 1964, 1967 et 1968. Une « performance », quasiment une incongruité d’un autre temps, et pour lequel il inscrivit 152 buts, faisant valoir sa maîtrise technique et une remarquable clairvoyance rehaussées par une justesse de passe et une finition clinique. Lors du doublé de 1968, il signe notamment les deux buts de la victoire en finale (2-1) face aux Girondins de Bordeaux. Surtout, il restera à jamais le premier buteur de l’histoire du club en Coupe d’Europe, en 1957, face aux Rangers à Glasgow. À la famille du deuxième meilleur buteur de l’histoire du club, l’AS Saint-Étienne adresse ses condoléances les plus émues. Un hommage à la hauteur de l’immense joueur qu’il a été, lui sera rendu prochainement au stade Geoffroy-Guichard.

Condoléances du président de la République
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présenté ses sincères condoléances et exprimé sa profonde compassion suite au décès de l’ancien joueur de l’équipe du Front de libération nationale (FLN), Rachid Mekhloufi.
« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a appris avec une profonde affliction, le décès de la légende du football algérien, le moudjahid, Rachid Mekhloufi, joueur de l’équipe du Front de libération nationale, ancien entraîneur de l’équipe nationale et ancien président de la Fédération algérienne de football », lit-on dans le message de condoléances.
En cette douloureuse épreuve, le président de la République, « présente ses condoléances les plus sincères à la famille du défunt et à la famille du football algérien, priant Allah le Tout-Puissant d’accorder au défunt Sa sainte miséricorde, de l’accueillir en Son vaste.
H.A

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