Face à la destruction délibérée du système de santé à Ghaza suite aux attaques incessantes de l’entité sioniste et du blocus imposé à l’entrée des médicaments et des équipements nécessaires, les malades recourent à toute sorte de solutions alternatives pour soulager un tant soit peu leurs douleurs. Cette destruction totale a poussé les habitants à se tourner vers les plantes médicinales et les traitements traditionnels comme seule option pour faire face à la crise sanitaire qui s’aggrave, alors que l’accès aux soins médicaux modernes est devenu pratiquement impossible.
Le docteur Mariam Hamad, exerçant à l’hôpital « Chouhada Al-Aqsa » à Dir El Balah à Ghaza, a décrit à l’APS la situation sanitaire du territoire sous blocus comme étant « extrêmement difficile », surtout en période d’escalade.
Elle a expliqué que, bien que la médecine alternative ne soit ni largement répandue ni officiellement reconnue, l’usage des herbes médicinales reste l’un des moyens les plus utilisés dans les traitements populaires. Elle a ajouté qu’il n’existe aucune forme de coopération entre le système de santé officiel et les praticiens de la médecine alternative, les efforts des hôpitaux se concentrant sur la prise en charge des blessures, avec des ressources très limitées qui peinent à répondre aux besoins croissants.
Elle a également précisé que Ghaza souffre d’une pénurie extrême de médicaments, notamment pour les maladies psychiatriques et les analgésiques, devenus « extrêmement rares et coûteux ».
Cependant, selon Dr Hamad, « on n’est pas encore arrivé à une rupture totale, car un système de stockage des médicaments est en place pour les réserver aux cas critiques, après une évaluation minutieuse de chaque situation ». Elle a expliqué que « la limitation des approvisionnements rend difficile la prise en charge de tous les patients, ce qui accroît la pression sur un système de santé déjà affaibli par le nombre élevé de cas nécessitant des soins ». En ce qui concerne l’accueil des urgences, Dr Hamad a confirmé que les médecins sont obligés de classer les patients dès leur arrivée à l’hôpital, en fonction de la gravité des blessures. La priorité est accordée aux cas présentant les meilleures perspectives de survie, qui sont immédiatement dirigés vers les salles d’opération pour des interventions cruciales. Elle a exprimé sa tristesse face au nombre important de patients arrivant à l’hôpital déjà décédés ou dans un état critique, avec très peu de chances de survie.
Dr Hamad a conclu en soulignant la douleur immense que ressentent les médecins à Ghaza au quotidien, leur travail reflétant l’ampleur de la catastrophe humanitaire en cours. Elle a noté que la pénurie de ressources médicales et l’incapacité à fournir les médicaments essentiels exposent les médecins à des défis sans précédent, les confrontant à une réalité cruelle qui incarne la souffrance du peuple ghazaoui sous un blocus implacable.
Témoignages poignants de Ghaza révélant la force de l’esprit face à l’agression
Sous les bombardements continus, Ghaza subit des souffrances quotidiennes. Des victimes ont perdu des membres à cause des explosions et ont dû subir des amputations dans des conditions terribles, sans anesthésie, augmentant leur détresse physique et psychologique. En l’absence de soins médicaux, ces personnes se tournent vers des solutions alternatives pour apaiser leurs douleurs et retrouver l’espoir.
Des témoignages poignants de Palestiniens du territoire, joints par l’APS, ont mis en lumière les souffrances infligées par l’agression sioniste. Contraints de supporter des douleurs intenses lors des amputations réalisées dans des conditions inhumaines, ces victimes trouvent néanmoins de la force et de la détermination en ayant recours à la médecine alternative pour soulager leurs douleurs et raviver l’espoir dans leur vie. Oum Youssef, âgée de 49 ans, raconte son calvaire après les frappes. « Ma vie est devenue un enfer après les bombardements. Cette nuit terrible, j’ai perdu ma fille et j’ai été blessée par des éclats d’obus à la jambe. Quand je suis arrivée au poste de secours, j’ai constaté que les hôpitaux étaient hors service. J’ai subi une amputation dans la rue et la douleur était insupportable. Je me suis tournée vers les herbes disponibles et j’ai utilisé ces remèdes naturels. Peu à peu, j’ai commencé à me sentir mieux. Bien que cela ait été une épreuve difficile, j’ai senti que la nature me rendait un peu d’espoir ». Pour sa part, Mahmoud, 35 ans, a raconté son quotidien sous les attaques incessantes. « Pendant les bombardements, j’ai été touché par un éclat à la main. Je n’ai pas pu me rendre à l’hôpital et mon bras a été amputé dans la rue, au milieu du chaos. La douleur était insupportable, sans aucune anesthésie. Après l’opération, j’ai utilisé des huiles naturelles comme l’huile de menthe et de gingembre. Ces traitements ont aidé à soulager la douleur de façon incroyable. La médecine alternative m’a redonné un peu de force et d’espoir ». Ali, un jeune de 22 ans, a également partagé son histoire : « J’ai été blessé par un éclat d’obus à la jambe. L’amputation a été réalisée sur place, sans anesthésie. C’était une expérience terrifiante. Après l’opération, je me suis tourné vers la médecine alternative, en utilisant des herbes et des huiles naturelles recommandées par des amis. Ces remèdes m’ont apporté un certain soulagement, même si la guérison a été longue et difficile ». Contrairement à Oum Youssef, Mahmoud et Ali, ils sont des milliers de Palestiniens en attente d’être évacués pour des soins via le passage de Rafah, fermé par les forces sionistes le 7 mai dernier. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il reste encore 10.000 patients à soigner, qui ont besoin toujours besoin d’une évacuation médicale, suite notamment à des blessures traumatiques, des cancers et d’autres maladies chroniques n
R.I.