Élection 2024 :Les candidats plaident pour une décentralisation renforcée

es principaux candidats à la présidentielle algérienne du 7 septembre prochain convergent sur un point clé : la nécessité de revoir en profondeur le découpage administratif du pays afin de déclencher une nouvelle dynamique de développement dans les régions.
Un enjeu crucial pour un territoire vaste et diversifié comme l’Algérie.
Abdelmadjid Tebboune, candidat indépendant donné favori, propose une révision en profondeur des lois encadrant les communes et les wilayas (préfectures). Objectif affiché : doter les élus locaux de réelles marges de manœuvre pour impulser une gestion rationnelle des ressources et un développement économique équilibré sur l’ensemble du territoire national.
Son principal adversaire, Abdelkader Bengrina, issu du parti islamiste modéré du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), voit encore plus grand. Son programme prévoit la suppression pure et
simple du niveau « daïra » (sous-préfecture), jugé bureaucratique et contreproductif. Une manière de donner un puissant coup de fouet à la décentralisation. Abdelaziz Belaïd, représentant le parti de l’Avant-garde des Libertés, penche également pour un redécoupage territorial d’envergure. Au menu : la création de nouveaux pôles économiques dotés d’une administration dédiée et la suppression des daïras, vues comme des freins au développement local. Au cœur des différents programmes se trouve l’ambition commune d’insuffler une nouvelle dynamique aux régions les plus excentrées en leur octroyant de réels leviers d’action. Finie la gouvernance jacobine et le tropisme algérois ! L’heure semble être à la valorisation des spécificités locales et à l’émancipation économique des territoires.
Pour les candidats, l’enjeu est de taille : permettre aux communes et wilayas de concevoir et concrétiser au plus vite des plans de développement sur mesure, en phase avec les attentes des populations locales. Une vision de la gouvernance territoriale qui mise sur la proximité plutôt que sur un aménagement décrété depuis les bureaux d’Alger.
Les Algériens sont donc appelés à se prononcer sur des modèles de gestion des territoires aux antipodes. D’un côté, la promesse d’un nouveau souffle économique par la valorisation des initiatives locales. De l’autre, le statu quo et le risque d’une persistance des fractures régionales. Un rendez-vous électoral qui pourrait bien redessiner durablement les contours de l’Algérie.
F.H.

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