L’année 2025 s’annonce dure pour les cambistes, ces acteurs du marché noir de la devise.
Entamée depuis quelque temps, la chute de la valeur de l’euro face au dinar algérien se poursuit, provoquant l’étonnement et l’inquiétude des marchands parallèles qui portent atteinte à l’économie nationale. Cette tendance attendue depuis l’annonce de la hausse de l’allocation touristique se confirme chaque jour davantage.
Ainsi, après avoir atteint un niveau record de près de 270 dinars pour un euro le mois de septembre dernier, la valeur de la monnaie europeenne est en chute libre, s’approchant de 200 DA l’unité.
Les cambistes le reconnaissent: ce recul est un coup dur notamment pour ceux qui ont fait beaucoup d’investissements dans le marché noir au moment où le gouvernement est decidé de s’attaquer au marché informel.
Il faut rappeler que lors d’une réunion precedente du Conseil des ministres, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune a décidé de porter l’allocation touristique à 750 euros par voyageur algérien majeur et à 300 euros par voyageur algérien mineur, à compter de janvier 2025. Il a décidé de porter l’allocation du hadj à 1 000 dollars par pèlerin algérien, à compter de la prochaine saison de hadj. L’impact de ces decisions n’a pas tardé à se manifester. Chaque jour, l’euro, principale monnaie étrangère sur le marché infirmel de devise, perd quelques dinars. L’écart entre le marché officiel et le marché noir se réduit et les observateurs n’écartent pas la possibilité de voir l’euro descendre en dessous de 200 dinars au début 2025, avec l’entrée en vigueur des nouvelles allocations touristique et du hadj.
La perspective de l’ouverture de bureaux de change officiels contribuera à la réduction de l’écart et, par conséquent, à la baisse du niveau de la fréquentation des lieux où les devises étrangèree sont vendues, avec tous les risques que cela suppose.
C’est un pas vers l’éradication du marché informel de devises, qui nécessite, selon le ministre des Finances, Laaziz Faïd « la conjugaison des efforts de plusieurs administrations ministérielles et institutions afin d’asseoir les règles du marché, la transparence et un contrôle strict des transactions commerciales et économiques ».
M. Faid avait fait savoir qu’une réflexion était en cours pour concevoir une nouvelle approche visant à améliorer le taux de change du dinar algérien, ce qui contribuera au renforcement du développement économique. Le marché parallèle de devise est visé par le gouvernement qui se mobilise contre le marché informel de manière générale. Il y a quelques jours, le ministre des Finances, Laaziz Faid et le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, ont coprésidé une réunion de coordination sur l’intégration des activités économiques non réglementées et du marché parallèle. Lors de cette réunion, l’accent a été mis sur « l’étude des moyens de lutte contre le phénomène des activités économiques non réglementées et des marchés parallèles, ainsi que la réduction de leurs impacts négatifs sur l’économie nationale, dans le cadre d’une vision globale visant à renforcer les ressources financières ordinaires et à élargir l’assiette fiscale, conformément aux priorités de la loi de finances 2025 », selon un communiqué commun des deux ministères .
Fateh H.