La cheffe de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine, l’Unrwa, Dorothee Klaus, a déclaré, hier mardi au Liban, que des patients atteints de cancer, des jeunes élèves et leurs familles qui font partie des 250 000 Palestiniens – dont 80% vivent déjà sous le seuil de pauvreté, pourraient perdre l’accès aux services vitaux dans le pays, d’ici mars en raison de coupes budgétaires imminentes.
«L’agence ne disposera plus de financement à partir de fin février, ce qui signifie que nos opérations s’arrêteront courant mars», a déploré Mme Klaus, décrivant le «grave impact» des nouvelles coupes budgétaires.
«Compte tenu des taux de pauvreté très élevés, les réfugiés palestiniens devraient très probablement reporter une hospitalisation parce qu’ils ne sont pas en mesure de couvrir les coûts, et cela inclut également 600 patients atteints de cancer qui dépendent du cofinancement de l’Unrwa », a-t-elle ajouté.
L’agence a constaté une augmentation de la mortalité parmi les patients atteints de cancer qui n’ont pas les moyens de se procurer des médicaments vitaux, et a pris la décision l’année dernière d’augmenter la proportion de cofinancement de l’ Unrwa, a expliqué Mme Klaus, soulignant qu’«ils n’ont pas d’autre endroit où aller».
De plus, 38 000 enfants ne pourraient pas poursuivre leur scolarité, si les établissements d’enseignement étaient fermés, a-t-elle poursuivi. Pour la responsable onusienne, «le gouvernement libanais ne peut pas assumer cette tâche», sachant que ses salles de classe déjà surpeuplées ne pouvaient pas gérer l’afflux de nouveaux élèves et étaient déjà utilisées pour enseigner aux réfugiés syriens l’après-midi.
Début février, l’Unrwa avait annoncé qu’elle risquait de devoir cesser ses activités «d’ici fin février», après que 13 pays, dont d’importants donateurs, avaient annoncé suspendre leur financement.
Dans toute la région, l’Agence onusienne emploie 30 000 personnes qui servent près de six millions de Palestiniens à Ghaza, en Cisjordanie occupée, en Jordanie, en Syrie et au Liban.
Au Liban, elle emploie environ 3 500 personnes, qui contribuent également aux revenus d’environ 10 à 15% de la population de réfugiés palestiniens qui dépendent directement des investissements que l’Unrwa réalise dans le pays.