Le ministère des Affaires étrangères libyen, sous l’autorité du gouvernement Dbeibah, a exprimé une vive désapprobation envers le Maroc après l’organisation, le 19 décembre, d’une session de dialogue entre les membres de la Chambre des députés et du Conseil d’État à Bouznika.
Cet événement, tenu sans coordination préalable avec les autorités libyennes, a été jugé contraire aux usages diplomatiques.Dans une lettre adressée au ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, le chef par intérim de la diplomatie libyenne, Al-Taher Baour, a souligné son « étonnement » face à l’absence de consultation.
Il a précisé que ni Mohamed Takala ni les membres du bureau de la présidence du Conseil d’État libyen n’avaient été notifiés officiellement de cette rencontre. Cette démarche unilatérale a soulevé des questions sur l’organisation et les motivations derrière ce dialogue.
Al-Taher Baour a rappelé l’importance de respecter les procédures diplomatiques et de garantir une coordination rigoureuse avant toute réunion impliquant des parties libyennes, en particulier lorsqu’elles se déroulent à l’étranger.
Il a mis en garde contre le risque que de telles initiatives non concertées puissent perturber les efforts de réconciliation nationale et renforcer les tensions internes. Selon lui, le Maroc, en tant qu’hôte, se doit d’assurer une médiation équitable et transparente, conforme aux principes diplomatiques.Ce manquement aux usages traditionnels inquiète non seulement la Libye, mais aussi la communauté internationale, qui suit avec attention le processus de paix dans ce pays. Les initiatives diplomatiques, lorsqu’elles ne respectent pas les règles établies, risquent de fragiliser la stabilité régionale et de nuire à la crédibilité des médiateurs impliqués.L’incident illustre l’urgence de renforcer la coopération et la concertation diplomatiques pour garantir la transparence des dialogues interlibyens. Il s’agit d’une condition essentielle pour préserver l’unité nationale en Libye et promouvoir un avenir apaisé, loin des ingérences et des divisions qui entravent le chemin de la paix.
R.I.