La France retient son souffle face à l’éventualité d’une crise politique sans précédent. En cas de vote d’une motion de censure contre le gouvernement Barnier, l’opposition de gauche et d’extrême droite brandit ouvertement la menace d’une démission d’Emmanuel Macron.Un scénario explosif agité par les Insoumis et le Rassemblement National. « Si la motion de censure était votée, c’est à Emmanuel Macron d’en tirer les conséquences », martèle Edwige Diaz, députée RN, appelant le président à « présenter sa démission ». De son côté, Jean-Luc Mélenchon se dit déjà « prêt » pour une présidentielle anticipée.
Avant même de rencontrer Michel Barnier ce lundi, Marine Le Pen durcit le ton. Son parti votera la censure si « le pouvoir d’achat des Français est amputé » dans le projet de loi de finances, prévient-elle. Une ligne rouge qui rapproche le spectre d’une chute du gouvernement, fragilisé par son attelage droite-centre. Si le RN et la gauche censuraient conjointement l’exécutif, rejetant ainsi le budget, Emmanuel Macron se retrouverait dos au mur. Constitutionnellement contraint d’organiser une élection présidentielle anticipée sous 35 jours, le chef de l’État pourrait être tenté d’abdiquer face à l’impasse politique.Un scénario rarissime qui plongerait la France dans l’incertitude la plus totale. Tous les regards se tournent désormais vers le Parlement, où la menace d’une censure fait planer l’ombre d’une crise institutionnelle d’une ampleur inédite sous la Ve République .
N.C