Dans une lettre à M6, Macron officialise «le soutien» de la France au plan d’autonomie au Sahara occidental: Paris franchit la ligne rouge !

Dénoncée par l’Algérie en fin de la semaine dernière, la décision de la France de soutenir officiellement le plan marocain d’autonomie pour le règlement du dossier du Sahara occidental, vient d’être confirmée dans une lettre d’Emmanuel Macron à Mohamed VI, à l’occasion du 25e anniversaire de l’intronisation de ce dernier. Un pas dont le gouvernement «assume seul la pleine et entière responsabilité », avait prévenu Alger. Dans sa lettre à « sa Majesté », rendue publique hier, Macron dit considérer que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Le président français, tout en soulignant à M6, que son pays continuera «à ancrer la sincérité de son amitié pour le Maroc et l’efficacité de son partenariat avec lui dans une position claire et forte sur les questions les plus essentielles », affirmé «l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour Votre Royaume ».
«La France entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international.
Pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue », écrit le locataire de l’Elysée foulant au pied du mur toutes les résolutions internationales, notamment l’enregistrement du conflit du Sahara occidental à l’ONU, comme question de décolonisation. En vrai, la France n’a rien changé dans ses positions, puisque Macron lui-même rappelle à « sa majesté » que «notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant ». Mais, de là à conclure définitivement que « pour la France, celui-ci constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », et à s’engager à agir dans ce sens devant les instances internationales, Paris vient de franchir une ligne rouge. Celle de la légalité internationale et du droit d’un peuple colonisé à disposer de son droit le plus légitime de jouir de sa liberté, dans le cadre d’un référendum pour son autodétermination. Donner la parole au peuple est ce dont la France, cette ancienne puissance coloniale, veut priver les Sahraouis.
Bien évidemment, derrière le geste d’Emmanuel Macron se cachent des milliards d’euros de dividendes sur des projets d’investissements français, bloqués depuis des mois en raison d’une tension entre Paris et Rabat. Après ce pas de Macron attendu dans les prochaines semaines au Maroc, tout sera débloqué dans ce qui ressemble à «une affaire» conclue au détriment du droit du peuple sahraoui de disposer de son avenir. Mais, gare aux conséquences !
Le gouvernement sahraoui a condamné dans les termes les plus fermes, cette démarche considérée comme « une grave escalade », aux «lourdes conséquences sur la paix, la sécurité et la stabilité dans l’ensemblede la région ». Aussi, l’Algérie a exprimé, jeudi dernier, à travers son MAE, «une profonde désapprobation » de cette décision « inattendue, inopportune et contre-productive » de la France et qui s’inscrit « à contre-courant » des efforts des Nations Unies pour instaurer la paix dans la région n
Farid B.

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