C’est un sujet occulté mais qui doit prendre toute l’importance qui est la sienne. La France a colonisé l’Algérie pendant 132 ans, commetant des crimes odieux contre sa population et exploitant ses richesses.
Et si la France doit indemniser l’Algérie pour tout ce qu’elle a commis pendant la longue nuit coloniale?
La question revient au devant de la scène de temps à autre. Elle est à nouveau soulevée par le politologue Tomas Guénolé, ancien membre de la France insoumise (LFI).
» La France doit indemniser financièrement l’Algérie pour les crimes de la colonisation. Par exemple, la conquête de l’Algérie a fait 1 million de morts, c’est-à-dire un tiers de la population totale à l’époque. Il y a aussi eu un pillage des ressources », a lancé le politologue sur sud Radio où il a été invité pour un débat sur la crise actuelle entre l’Algérie et la France.
Il a cité l’exemple de l’Allemagne qui a versé une compensation financière de 1,1 milliard d’euros à la Namibie en 2021 pour les crimes qu’elle a commis dans ce pays d’Afrique au début du 20ᵉ siècle.
Tomas Guénolé n’a pas manqué d’énumérer les crimes perpétrés par la France coloniale en Algérie. « Un tiers de la population algérienne de l’époque a été tué pendant la conquête, on parle d’un million de morts par des massacres et par la famine provoquée délibérément comme stratégie de conquête qui a fait en elle-même 400 000 morts », a-t-il dit. Il a également cité les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata et « les milliers de morts (45 000 morts lors de ces massacres qui ont eu lieu juste après la fin de la Deuxième Guerre mondiale). Il cite aussi le Code de l’indigénat qui est, affirme-t-il, « tout simplement l’Apartheid en Algérie française ».
L’orateur a répondu aux nostalgiques de l’Algérie Française qui mettent, souvent, en avant « les supposés bienfaits de la colonisation française » en affirmant que « Ce qui est souvent brandi par l’extrême-droite, comme la construction de routes ou d’hôpitaux, démontrant par les chiffres que tout ce qui a été réalisé en Algérie l’a été au seul bénéfice des colons et en priorité pour le pillage des ressources ».
« En 1954, 50 % des Algériennes accouchaient à la maison tandis que c’était 8 % des femmes des colons, seuls 15 % des enfants de colonisés qui étaient éduqués et 3 % des propriétaires c’étaient des colons qui détenaient à eux seuls 25 % des terres, et c’étaient les meilleures terres disponibles », a-t-il expliqué.
Fateh H.