Création d’un réseau national des ciné-clubs début 2024

La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a annoncé,   la création, début 2024, d’un réseau national des ciné-clubs en vue de «dynamiser la production et la distribution cinématographique en Algérie».

Présidant le lancement de la conférence nationale sur «les ciné-clubs en Algérie et leur rôle dans la diffusion de la culture du cinéma» à la Cinémathèque d’Alger, la ministre a affirmé que son département encouragera cette initiative à travers «l’organisation de sessions de formation spécialisées et qualifiantes au profit des animateurs des clubs avec la contribution des établissements compétents sous tutelle» pour promouvoir la scène culturelle et artistique.

Selon la ministre, ce réseau sera accompagné par le Centre algérien de la cinématographie (CAC) qui ouvrira un bureau à son niveau pour le secrétariat technique, étant un établissement qui a pour missions principales d’encourager les initiatives cinématographiques tels les clubs à travers le territoire national et l’organisation de projections et de manifestations cinématographiques qui contribuent à la promotion et à la diffusion de la culture cinématographique, au service du public du 7e art.

Mme Mouloudji a indiqué que «la relance de la culture des ciné-clubs en Algérie dont le rôle consiste à diffuser la culture cinématographique «traduit la volonté de l’Etat algérien de hisser le 7e art au niveau escompté à l’ère du développement technologique effréné notamment dans les domaines audiovisuels».

 «Cette orientation a été soulignée à maintes reprises par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune en vue de développer l’industrie cinématographique dans notre pays tout en restant attachés à notre authenticité, identité et mémoire nationale et culturelle», a-t-elle dit.

Elle a appelé tous les acteurs du cinéma à enrichir cette expérience et à soutenir et coordonner les efforts dans le but de créer le réseau national des ciné-clubs qui regroupera les différents ciné-clubs au niveau national.

A cette occasion, le critique de cinéma Ahmed Bedjaoui a passé en revue son expérience dans le ciné-club qu’il a animé de 1969 à 1988 à la Télévision algérienne et en collaboration avec la Cinémathèque d’Alger, soulignant que ce club «était une véritable école pour la formation des amateurs du 7e art pendant de longues années».

Bedjaoui a estimé que la participation aux ciné-clubs «commence par la distraction et le divertissement et finit par l’intérêt profond et la capacité à décortiquer les films artistiquement et techniquement, appelant à cet égard les cinéphiles des clubs actuellement actifs à regarder les films directement sur grand écran et non sur les Smartphones ou la télévision car «la magie du cinéma ne peut être appréciée qu’en partageant l’expérience socialement et humainement avec les spectateurs».

A son tour, Faiçal Sahbi de l’université d’Oran, a évoqué la culture cinématographique et le public affirmant que cette relation «a été négligée car les politiques de production en Algérie étaient basées sur l’offre, en se concentrant sur tout ce qui concernait la production plutôt que le public, alors qu’en fait, a-t-il dit, il est important d’œuvrer à satisfaire la demande cinématographique en proposant des espaces de projection modernes ou des salles multi-écrans étant capables de susciter l’intérêt d’un nouveau public, et là apparait le rôle des ciné-clubs qui confèrent une sorte de légitimité aux films projetés, dans ce que l’on appelle cinéma commercial».

Dans le cadre de cette conférence, des représentants de ciné-clubs de plusieurs wilayas ont partagé leurs expériences sur le terrain, à l’instar de Mohamed Al Kourti qui a passé en revue l’expérience du ciné-club de Mascara (1984-2023).