Chaque année, des milliards de dollars s’envolent des pays africains à cause du trafic illégal d’or vers Dubaï. Un nouveau rapport de SWISSAID lève le voile sur l’ampleur de ce fléau minier.
Entre 2012 et 2022, les Émirats arabes unis ont importé 2569 tonnes d’or africain non déclaré, d’une valeur de 115,3 milliards de dollars. Selon l’ONG helvétique, 80 à 85% de l’or artisanal du continent transite par cette plaque tournante avant de rejoindre les raffineries, principalement en Suisse. En 2022 seulement, 66,5% de l’or émirati en provenance d’Afrique était issu de la contrebande, soit 405 tonnes évaluées à 30,7 milliards de dollars. Le Mali, le Ghana et le Zimbabwe sont les pays les plus touchés, avec jusqu’à 50 tonnes détournées certaines années.
Un manque à gagner colossal pour ces États qui n’ont « aucun contrôle » sur ces flux opaques, déplore le rapport. Outre les pertes fiscales, l’extraction illégale entraîne de graves dérives : travail forcé, pollution, financement de groupes armés…
Face à ce fléau, SWISSAID appelle la Suisse à revoir sa législation sur la traçabilité de l’or importé, afin de couper les racines de ce commerce illicite dévastateur pour le continent africain n
M.M.