Alors que la Libye est à nouveau au bord du gouffre, avec une récente mobilisation des forces militaires dans plusieurs régions, l’Algérie se distingue par sa position ferme et sage, appelant à la retenue et à la préservation de la paix. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, publié samedi, résonne comme un appel à la raison dans un contexte où les bruits de bottes se font de plus en plus menaçants.L’Algérie, consciente des dangers d’une reprise des hostilités en Libye, partage « entièrement les préoccupations exprimées par les Nations unies ». Ce soutien aux efforts internationaux pour stabiliser la Libye n’est pas seulement diplomatique; il reflète une réelle inquiétude pour un pays frère dont la stabilité est intrinsèquement liée à celle de l’ensemble de la région. Depuis le début de la crise libyenne, l’Algérie a toujours prôné le dialogue et la réconciliation nationale comme les seules issues viables. Le communiqué rappelle que « la cessation des affrontements fratricides est un acquis précieux qu’il faut préserver à tout prix ».Mais pourquoi l’Algérie tient-elle à cette position avec une telle persistance? D’abord, parce que la paix en Libye est une question de sécurité régionale. L’Algérie, qui partage une longue frontière avec la Libye, sait pertinemment que l’instabilité dans ce pays pourrait avoir des répercussions directes sur sa propre sécurité. Le risque d’une prolifération des armes, de l’extension des réseaux terroristes, et de la crise des réfugiés est une réalité que l’Algérie ne peut ignorer.De plus, en s’imposant comme un médiateur impartial, l’Algérie renforce son rôle de puissance régionale responsable, capable de peser dans les décisions cruciales pour l’avenir de la région. Alors que d’autres acteurs internationaux se sont parfois montrés partiaux ou motivés par des intérêts cachés, l’Algérie a toujours soutenu la souveraineté de la Libye et le droit des Libyens à décider de leur propre avenir sans ingérences étrangères.Le communiqué du ministère rappelle les priorités de la diplomatie algérienne : « la solution pacifique de la crise, la réconciliation inter-libyenne, la réunification des institutions et en particulier les institutions sécuritaires, l’arrêt des ingérences étrangères ».
En insistant sur ces points, l’Algérie se place du côté du droit international et des aspirations légitimes du peuple libyen. En conclusion, l’Algérie, par sa position mesurée et son appel à la sagesse, démontre qu’elle reste un acteur incontournable pour la paix en Libye.
Son engagement en faveur d’une solution pacifique n’est pas seulement un geste de solidarité envers un pays frère, mais aussi une démarche lucide visant à préserver la sécurité régionale et à construire un avenir stable pour tous les peuples du Maghreb. L’appel algérien doit être entendu et soutenu, car il représente aujourd’hui l’une des rares voix de raison dans un contexte où la violence menace à nouveau de l’emporter .
Khemissi.M.
Conflit libyen : L’Algérie, une voix de raison dans le chaos libyen
