Le 10 novembre 2001 restera à jamais gravé dans les mémoires comme l’une des pires tragédies qu’ait connues la capitale algérienne. En l’espace d’à peine deux heures, un déluge d’une rare violence s’est abattu sur le quartier emblématique de Bab El Oued, semant mort et désolation sur son passage.Les prémices de ce drame se sont d’abord manifestées au petit matin par des précipitations soutenues. Mais rien ne laissait alors présager l’ampleur du cataclysme à venir.
Vers 7 heures, les pluies se sont subitement transformées en véritables trombes, déversant sur la ville des quantités d’eau inégalées depuis les années 1940, selon les météorologues. En un clin d’œil, les ruelles
pittoresques de la vieille ville se sont muées en torrents dévastateurs, charriant sur leur passage une épaisse bourbe où se mêlaient pierres, gravats, véhicules et êtres humains.
Un véritable tsunami urbain qui a rapidement submergé le quartier pour le transformer en un immense lac de boue.Pris au piège par la violence de ces crues soudaines, les habitants n’ont eu d’autre choix que d’assister, impuissants, à l’épouvantable spectacle de leurs demeures dévastées par les flots tumultueux. Aux cris de détresse se mêlaient les appels désespérés au secours tandis que la fureur des eaux engloutissait tout sur son passage.Du nord, d’imposantes vagues de 8 mètres se sont ruées sur le rivage, rendant l’accès aux secours quasi impossible. Au sud, l’Oued M’Kassel, réactivé par ce déluge, a déversé d’immenses quantités de boue, de gravats et de débris en tous genres, ensevelissant sur son passage usines, ateliers et maisons au pied des hauteurs de Bouzaréah.
Lorsque les eaux se sont finalement retirées au bout de 120 interminables minutes, le lourd bilan humain et matériel de cette catastrophe naturelle d’une rare violence est apparu au grand jour : plus de 800 morts selon les chiffres officiels, une centaine de disparus et des dégâts colossaux sur les infrastructures et les habitations. Un constat amer qui a poussé les autorités à repenser en profondeur les dispositifs d’alerte et d’intervention d’urgence afin de mieux se prémunir contre de tels cataclysmes à l’avenir .
N.C.