En décembre 2024, le Maroc occupe une position inattendue et lourde de conséquences pour ses citoyens : celle du pays arabe affichant le prix du diesel le plus élevé. Avec un coût moyen de 1,13 dollar par litre, selon le rapport de Global Petrol Price, cette augmentation place une charge supplémentaire sur une économie marocaine déjà sous tension en raison de défis socioéconomiques complexes. Dans ce contexte, le Maroc devance des pays comme la Jordanie (0,95 dollar/litre) et la Syrie (0,76 dollar/litre), qui complètent le trio de tête.
Parmi les autres pays de la région, on note une diminution progressive des coûts, les Émirats arabes unis offrant le diesel à 0,73 dollar/litre, suivis de la Tunisie (0,69 dollar/litre), du Liban (0,67 dollar/litre), d’Oman (0,69 dollar/litre), et du Soudan (0,65 dollar/litre).Plus loin dans cette liste, on observe des prix encore plus bas dans les monarchies du Golfe comme le Qatar (0,56 dollar/litre) et Bahreïn (0,47 dollar/litre). Ces tarifs culminent avec le Koweït (0,37 dollar/litre), l’Arabie saoudite (0,30 dollar/litre) et, enfin, l’Égypte (0,26 dollar/litre), où le litre de diesel est vendu à une fraction du prix marocain.
L’Algérie et la Libye : les prix les plus bas
Le rapport de Global Petrol Price met également en lumière les deux pays où le diesel coûte le moins cher. L’Algérie, avec un tarif de 0,21 dollar par litre, se démarque comme une alternative économique notable dans la région. Cependant, la Libye occupe la première place avec un prix dérisoire de seulement 0,03 dollar/litre, faisant de son carburant l’un des moins chers au monde.
Une disparité liée à des facteurs multiples
Ces écarts marquants entre les prix du diesel dans les pays arabes s’expliquent par plusieurs facteurs. Tout d’abord, les politiques énergétiques nationales, notamment les subventions publiques, jouent un rôle crucial. Les pays du Golfe comme l’Arabie saoudite et le Koweït, riches en ressources pétrolières et bénéficiant de coûts d’extraction faibles, subventionnent fortement le carburant, réduisant ainsi les prix pour leurs populations.En revanche, au Maroc, l’indexation des prix à l’international et une taxation relativement élevée contribuent à l’escalade des tarifs.
Cette hausse est ressentie durement par les consommateurs marocains, déjà confrontés à un contexte socioéconomique difficile marqué par une inflation croissante et des salaires stagnants. D’autres facteurs incluent les capacités de raffinage, les infrastructures de distribution et les taux de change. Par exemple, des économies fragiles comme celles de la Syrie ou du Liban sont obligées d’importer une grande partie de leurs carburants, ce qui amplifie les coûts en période d’instabilité monétaire ou politique.
Un impact profond sur les populations
Pour les citoyens, le prix élevé du diesel a des répercussions directes sur leur quotidien, augmentant les coûts de transport et le prix des biens de consommation. Dans des pays comme le Maroc, où le transport public est un élément essentiel pour des millions de personnes, ces hausses de prix aggravent le poids financier pour les ménages. À l’inverse, dans des pays comme l’Algérie et la Libye, les tarifs bas du diesel favorisent une accessibilité accrue à l’énergie.
Un défi régional et mondial
La disparité des prix du diesel dans le monde arabe reflète les réalités économiques et énergétiques variées de chaque pays. Alors que les nations disposant de grandes réserves pétrolières continuent de subventionner généreusement leur carburant, celles dépendant d’importations comme le Maroc doivent jongler entre la nécessité de stabiliser leurs économies et l’obligation de répondre aux attentes de leurs populations. Cette dynamique souligne la nécessité d’une gestion équilibrée des ressources énergétiques à l’échelle régionale, afin de réduire les inégalités et de répondre aux défis socioéconomiques sans compromettre les objectifs de durabilité et de développement.
R.E.