Les sacrifices colossaux des Algériens pour leur liberté, leur indépendance et leur affranchissement du colonialisme français sont gravés à jamais dans les annales de l’histoire. Parmi ces pages héroïques, celle du martyr Badji Mokhtar (1919-1954), l’un des pionniers de la lutte armée dans la région de Guelma, brille particulièrement. Ce 19 novembre 2024 marque le 70e anniversaire de sa mort, survenue lors de la glorieuse Révolution algérienne.Membre du groupe historique des 22, Badji Mokhtar est reconnu comme le premier chef de la lutte armée à être tombé sous les balles de l’occupant français.
Bien que n’ayant vécu que les 19 premiers jours de la Révolution, il incarne l’esprit indomptable de la résistance, tombant au champ d’honneur à l’âge de 35 ans lors de la fameuse bataille de Regagma, dans les montagnes de Beni Salah, dans la commune actuelle de Medjez Sfa, un lieu qui symbolise également la naissance et la fin tragique de l’héroïne Chaïb Dzaïr, tuée le même jour, arme à la main.Les témoignages de ses compagnons de lutte soulignent que Badji Mokhtar était un combattant aguerri, animé par une passion indéfectible pour la liberté et la justice. Dès son plus jeune âge, il s’engage dans le mouvement national, rejoignant les Scouts musulmans algériens et militant activement contre l’occupation coloniale.
En 1944, il échappa au service militaire obligatoire de l’armée française en usant d’un stratagème audacieux qui le vit affronter la commission médicale en simuler la maladie afin d’éviter d’être enrôlé.
En 1947, une fois libéré de l’emprise de l’armée coloniale, Badji Mokhtar rejoint l’Organisation spéciale (OS), où il se distingue par sa capacité à former et à diriger les premiers groupes armés, notamment en menant des attaques dévastatrices contre les infrastructures de l’occupant.
Parmi ces actions figure l’attaque de la mine d’Antimoine de Hammam N’bails, suivie de nombreuses autres opérations marquantes, telles que la destruction de ponts stratégiques dans la région.Arrêté en avril 1950, Badji Mokhtar fut condamné à trois ans de prison après la découverte de l’Organisation secrète par les autorités coloniales. À sa sortie, il se consacra entièrement à la lutte armée et contribua à l’éclatement de la Révolution en 1954, avant de succomber à la bataille de Regagma le 19 novembre 1954.Aujourd’hui, à l’occasion du 70e anniversaire de la Révolution, l’Algérie rend hommage à Badji Mokhtar en lui dédiant de nombreuses institutions, dont une wilaya dans le sud du pays et l’Université de Annaba. Chaque 19 novembre, les wilayas de Guelma et de Souk Ahras commémorent sa mémoire, élevant son nom au sommet du panthéon national. Ces cérémonies de recueillement, en présence des autorités civiles et militaires, des Moudjahidines et des citoyens, sont une marque de respect et de gratitude envers celui qui a sacrifié sa vie pour la liberté de l’Algérie .
Lotfi.C.