En attendant la tenue d’autres rencontres dans le cadre de son initiative politique dite de «pacte historique pour la parachèvement du projet national», le Front des forces socialistes (FFS), a tout intérêt à tirer les conclusions de « l’échec » presque consommé de l’initiative du Mouvement El-Bina. En effet, plus d’un mois après la tenue de la Conférence nationale au CIC en août dernier, et qui avait regroupé des centaines de partis, associations, organisations et personnalités nationales, l’initiative d’Abdelkader Bengrina semble déjà mise dans les tiroirs. Et pour cause, aucune démarche complémentaire n’a été entreprise, et aucun mécanisme politique pour mettre en œuvre ses recommandations sur le terrain n’a été formé. Destiné à « renforcer la cohésion nationale et prémunir l’avenir », le projet de Bengrina n’a pas échappé aux critiques. Très vite, des partis y ont relevé un tremplin pour se positionner en prévision des prochaines échéances électorales. Le MSP et Jil Jadid qui n’ont pas pris part à la conférence ont été très virulents à l’égard de l’initiative. D’autres aussi, comme le Front El Moustakbal et le Parti de la voix du peuple de lamine Osmani, malgré qu’ils aient participé, ont fini par enfoncer Bengrina.
Pour le FFS, certes il est en début des concertations politiques. La direction du parti a déjà été chez le MSP, le Front El Moustakbal, Jil Jadid ainsi que chez le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune. Ces partis ont « poliment » biensûr accepté de « maintenir les canaux de dialogue ouverts » pour d’autres concertations pour la suite. Seulement, aucun deux n’a accordé un chèque à blanc au parti cher à feu Hocine Aït Ahmed. Surtout pas le PT qui, dans son communiqué au lendemain de la rencontre, a bien expliqué sa vision et les conditions de la réussite d’une telle initiative. Le PT a ainsi estimé que chercher des solutions « est toujours entre les mains du pouvoir » qui doit, selon lui, « concevoir des plans pour répondre aux préoccupations des citoyens ». « Le renforcement du Front interne n’est pas seulement un slogan », a également indiqué le PT, soulignant « toute l’importance qu’il accorde au pouvoir d’achat du peuple algérien qui a détérioré, à cause de la cherté de la vie ».
Seulement, lorsqu’il avait présenté son initiative le 2 septembre à Alger, le FFS n’avait pas expliqué les mécanismes de sa mise en place ni les moyens de son aboutissement. Rencontrer les partis, c’est beau mais, a-t-il jusqu’à présent évoqué un ralliement d’une quelconque formation ? La réponse est non. C’est pourquoi, si le FFS ne veut pas retomber dans l’erreur du Mouvement El-Bina, il est urgent pour lui de changer d’approche et d’aller aux mesures concrètes, au lieu de se contenter de quelques photos publiées sur les réseaux sociaux à l’issue de chaque déplacement chez un parti.
Farid B.