Apeine annoncée qu’elle est déjà décriée ! La candidature d’Abdelaali Hassani Chérif, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre tourne d’ores et déjà à la polémique. Et le premier à lancer les hostilités n’est autre que son prédécesseur à la tête du parti islamiste, à savoir Abderrezak Makri.
Ce dernier qui avait déjà affiché son «désir» de devenir président de la République, estime que le choix du MSP de prendre part au rendez-vous électoral était purement «organique» et n’avait pas ouvert la voix à la compétition interne.
Dans une déclaration, Makri affirme avoir été interpellé et avoir reçu beaucoup d’appels, à la suite de l’annonce par le MSP de sa décision concernant les élections présidentielles. Des contacts qui «se sont interrogés sur ma candidature et mon rôle», a-t-il expliqué, hier, sur sa page facebook. Selon Makri, certaines analyses et des commentaires sur les réseaux sociaux sont allés loin dans l’explication de cette position et de son «rôle», «loin de la réalité et en contradiction totale avec (ses) principes, éthique et convictions politiques».
D’où son cette mise au point pour éclairer ses partisans. «Pour lever toute équivoque, je confirme ce que j’ai dit depuis le début, à savoir que j’ai le désir de diriger le pays et j’en suis capable afin de concrétiser son développement et sa renaissance au concert des nations. Toutefois, je n’ai pas de pouvoir concernant la chance qui s’offre aux instances du MSP, et que contrôlent les autorités», écrit l’ancien président du MSP. Et d’ajouter dans une pique à peine voilée contre son ancien bras droit, Hassani Chérif : «Je savais depuis longtemps que la décision au sein du Mouvement serait une organique où il n’y aurait pas de place à la compétition politique entre les hommes et les idées». C’est sur la base de ce constat d’ailleurs, souligne Abderrezak Makri, qu’il ne s’est «ni présenté, ni demandé, ni contacté et ni rencontré personne pour solliciter un quelconque soutien à (sa) candidature». L’ancien président du MSP poursuit que s’il savait la compétition ouverte au sein du mouvement, «je me serai porté candidat à la candidature».
Une trahison !
Pour rappel, en mai 2023, Makri qui venait de quitter la présidence du MSP à l’issue du 8e congrès du parti tenu en mars de la même année, a dans un entretien au journal Al-Qods Al Arabi, affiché ses ambitions politiques. , «J’ai une grande envie d’être Président de la République, et réaliser à travers ce poste ce dont j’aspire au service et au développement de mon pays», avait-il déclaré, estimant avoir «la capacité de le faire» et mettant en avant sa «longue expérience dans l’action politique, le contrôle de l’Exécutif via le Parlement, et la direction des instances du parti». Mais, voilà qu’un an après, l’homme que Makri avait choisi pour le remplacer à la tête du MSP, contre son adversaire Abdelmadjid Menasra, est plébiscité par la direction pour mener la course au palais d’El Mouradia. Une trahison ? Par sa déclaration qui intervient 24 heures après l’annonce du MSP, Abderrezak Makri désavoue son plus fidèle «soldat». De quoi semer le doute -sur les capacités de Hassani à mener la course-, au sein même des militants qui portent une grande estime à leur ancien chef. Quant à son ambition, Makri ferme définitivement la parenthèse pour cette fois-ci, dans l’attente d’une prochaine opportunité. «Je reste convaincu que l’occasion se présentera une autre fois, avec des conditions appropriées, et où la compétition démocratique pour la présidence de la République sera concrète et possible», a-t-il conclun.
Farid B.