Des partis politiques, organisations syndicales et civiques sud-africains ont exhorté les Nations unies à accélérer le processus de décolonisation du Sahara occidental et à permettre à l’Afrique de « tourner la dernière page de l’histoire du colonialisme » en facilitant l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination.
Lors d’un séminaire organisé à Pretoria ce vendredi, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer leur solidarité et leur engagement envers la cause sahraouie, réaffirmant leur soutien indéfectible à l’indépendance du Sahara occidental.Le séminaire a rassemblé des représentants de plusieurs organisations politiques et syndicales de premier plan en Afrique du Sud, notamment le Congrès national africain (ANC), le Parti communiste sud-africain, le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), le Syndicat des travailleurs de l’Éducation et de la Santé, ainsi que divers autres groupes de soutien.
L’objectif principal de la rencontre était de réaffirmer la nécessité de soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance, et d’intensifier les efforts internationaux pour la libération du territoire sahraoui de l’occupation marocaine.
Soutien inébranlable du mouvement de solidarité Sud-Africain
Le président du Mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui, l’ancien général sud-africain Keith Mokoape, a vivement dénoncé les politiques coloniales menées par le Maroc au Sahara occidental. Lors de son intervention, il a exprimé son indignation face aux crimes perpétrés par le régime marocain contre le peuple sahraoui, notamment le pillage systématique des ressources naturelles sahraouies avec la complicité de grandes puissances internationales.
Mokoape a souligné que ces crimes ne resteront pas impunis et a exhorté la communauté internationale à intervenir pour mettre fin à ces pratiques.L’ancien général a également appelé l’Union africaine (UA) à imposer des sanctions contre le Maroc pour violation flagrante des principes fondateurs de l’organisation, notamment en ce qui concerne l’occupation illégale de certaines parties du Sahara occidental.
Pour Mokoape, l’UA doit jouer un rôle plus actif en mettant en œuvre des mesures coercitives pour mettre fin à cette occupation « honteuse ». Il a rappelé que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) avait soutenu la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, et qu’il était désormais du devoir de l’Afrique du Sud et de l’UA de redonner la pareille en soutenant la lutte pour l’indépendance sahraouie.
Les Dimensions juridiques de la lutte sahraouie
L’avocate sud-africaine Magdalene Moonsamy a, de son côté, mis en lumière les dimensions juridiques et politiques de la lutte du peuple sahraoui contre l’occupation marocaine. Elle a rappelé que plusieurs résolutions des Nations unies, l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ), ainsi que divers jugements rendus par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et la Cour européenne de justice, confirment unanimement que le Maroc est une force d’occupation au Sahara occidental et qu’il ne jouit d’aucune souveraineté sur ce territoire.
Selon elle, malgré ces décisions claires du droit international, le Maroc continue de violer les résolutions des Nations unies et de commettre des crimes de guerre contre le peuple sahraoui depuis les années 1970.Moonsamy a également attiré l’attention sur la situation critique des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, mettant en lumière les souffrances des prisonniers politiques sahraouis détenus par le Maroc. Elle a lancé un appel pressant à la société civile sud-africaine pour qu’elle s’engage activement en solidarité avec le peuple sahraoui, exhortant à prendre des mesures concrètes pour soutenir la résistance sahraouie.
Engagement de la RASD dans la Lutte Sahraouie
L’ambassadeur sahraoui en Afrique du Sud, Mohamed Yeslem Beissat, a également pris la parole lors de cet événement pour fournir un aperçu détaillé des derniers développements dans la lutte sahraouie sur les plans politique, militaire, diplomatique et des droits de l’homme. Il a réaffirmé la détermination du peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario, à poursuivre sa lutte jusqu’à l’indépendance totale de son territoire.
L’ambassadeur a rappelé que le Front Polisario, en tant que représentant légitime et unique du peuple sahraoui, reste fermement engagé dans la lutte pour la reconnaissance internationale des droits sahraouis. Il a également souligné que la résistance du peuple sahraoui ne faiblirait pas malgré les multiples tentatives marocaines pour maintenir leur domination sur le territoire.
En conclusion, Beissat a exprimé sa gratitude envers le soutien continu de l’Afrique du Sud et des organisations africaines et internationales à la cause sahraouie, les appelant à redoubler d’efforts pour accélérer le processus de décolonisation. Ce séminaire a clairement démontré l’engagement indéfectible de l’Afrique du Sud à soutenir la cause sahraouie et à œuvrer pour la fin de l’occupation marocaine.
Les appels à l’ONU, à l’Union africaine et à la communauté internationale à agir plus fermement en faveur du peuple sahraoui soulignent l’urgence de la situation et la nécessité de rendre justice à ce dernier peuple colonisé d’Afrique .
R.I.
