Le procès en appel des présumés assassins de Djamel Bensmain s’est poursuivi, hier au tribunal criminel de Dar El Beida, avec les plaidoiries des avocats des 94 accusés jugés pour de lourds chefs d’accusation parmi d’autres, la commission d’actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l’Etat et à l’unité nationale, participation à un homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, incitation à la violence contre les membres de la force publique, incitation à la discrimination et diffusion du discours de haine.
Les plaidoiries doivent se poursuivre aujourd’hui avant que la composante du tribunal se retire pour délibérer.
Hier, de nombreux avocats ont plaidé la cause difficile des accusés notamment ceux condamnés à la peine capitale en première instance.
Certains avocats ont demandé les circonstances atténuantes pour leurs clients, pendant que d’autres ont plaidé l’acquittement en affirmant que les mis en cause n’ont pas participé au meurtre de Djamel Bensmail et que leur présence sur les lieux du crime était par curiosité.
Les avocats ont également contesté le réquisitoire du procureur général qui a demandé une condamnation solidaire des accusés, soutenant que chaque accusé doit répondre uniquement de ses actes.
Le procureur général avait demandé la peine capitale à l’encontre de tous les accusés jugés pour des faits criminels, une cinquantaine, et la peine maximale de 10 ans à l’encontre de tous ceux qui sont poursuivis pour délit.
En première instance, 49 accusés étaient condamnés à mort, 28 ont écopé de peines entre 2 et 10 ans de prison ferme et 17 autres mis en cause étaient acquittés.
Le procureur général est revenu sur les scènes horribles du crime qui s’est déroulé au soir du 11 août 2021 devant le commissariat de police de Larbaa Nath Iraten, rappelant les circonstances dans lesquelles le drame s’est produit.
Accusant le MAK, organisation classé comme terroriste par les autorités, d’être derrière les évènements, l’orateur a affirmé qu’il s’agit d’actes « terroristes et subversifs qui visaient les institutions et la stabilité du pays ».
« La prétention de certains accusés qu’ils étaient sous le choc au moment des faits à cause des incendies ou sous l’effet de l’alcool ne constitue pas une excuse mais plutôt une circonstance aggravante », a-t-il soutenu.
Auparavant, la parole a été donnée à Noureddine Bensmaïn, le père de la victime. Ce dernier a exprimé la peine de la famille à oublier le sort réservé à son fils.
« Nous ne pouvons pas oublier la façon de sa mort. Sa mère n’arrive pas à s’en remettre. Elle se pose toujours des questions. C’est douloureux », a-t-il lancé.
Le procès en appel doit se poursuivre aujourd’hui avec les dernières plaidoiries des avocats de la défense.
Fateh H.