Aun peu plus d’un mois de la convocation du corps électoral (8 juin) en prévision de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024, les partis politiques de l’opposition, à l’exception du PT de Louisa Hanoune, maintiennent le flou autour de leur participation. Paradoxalement, l’heure est toujours aux consultations, à 4 mois seulement du rendez-vous électoral. C’est le cas pour le Front des forces socialistes (FFS) dans le camp des démocrates et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), chez les islamistes. Ces deux principaux partis d’opposition multiplient les consultations, histoire, pour chacun, de prendre le pouls de l’autre.
D’ailleurs, le président du MSP, Abdelaali Hassani Chérif accompagné d’une délégation de la direction du parti, a été reçu lundi par le Premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche. La rencontre était l’occasion pour «échanger autour des questions politiques, économiques et sociales dans le pays » et «des moyens à même de renforcer le travail partisan, pour consolider l’unité de la nation et consacrer la transition démocratique et les libertés », souligne le parti islamiste. Pour sa part, le FFS a expliqué que ce genre de rencontres vise à « relancer le débat national autour des questions prioritaires ». Certes, les rencontres entre les composantes politiques sont à prendre avec beaucoup d’intérêt lorsqu’il s’agit de se concerter autour de questions et de sujets précis qui concernent la vie de la nation. Toutefois, partant du principe que la vocation d’un parti est d’arriver au pouvoir pour appliquer son programme, l’on peut facilement comprendre que ni le FFS ni le MSP ne sont, pour l’instant, dans cette optique. C’est aussi le cas du RCD, de Jil Jadid pour ne citer que ces deux autres partis de l’opposition. Une élection présidentielle se prépare des mois à l’avance, à travers la mobilisation de la machine partisane qui est la base militante, parallèlement aux décisions prises au niveau de la direction.
Hélas, au FFS comme au MSP, le manque de prospective et de projections en amont fait qu’à la veille d’un rendez-vous crucial, leurs états-majors se trouvent face à une équation à plusieurs interrogations. L’actuel président sera-t-il candidat et quelles chances aurait-on contre lui ? Faut-il, pour l’opposition, présenter un candidat unique ? Le parti peut-il vraiment présenter son propre candidat ? Et de quel poids au sein de la société disposons-nous pour prétendre à la magistrature suprême du pays ? En vrai, les questions sont nombreuses, au point où les partis se trouvent réduits «à se concerter» à 4 mois de la présidentielle, pour mieux cerner son contexte, au lieu de peaufiner un véritable programme qui constituerait une alternative…
Farid B.