Jil Jadid passera outre l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre et ne présentera pas de candidat. Son président, Soufiane Djilali, qui aurait pu à l’instar d’autres chefs de partis prétendre à la magistrature suprême du pays, avoue presque à demi-mot son incapacité à rivaliser dans cette course.
Le parti préfère se préparer à l’après-présidentielle : les élections législatives et locales qui suivront ! Le Conseil national (CN) du parti réuni ce weekend, a tranché en faveur d’un appel aux algériennes et aux algériens « à voter » chacun selon « sa conscience.
« Les élections présidentielles devront être une première étape pour faire revivre l’esprit citoyen en votant, chacun selon sa conscience et son choix.
Si le terme de cette première étape semble fixé à l’avance, celui de la suivante devrait être plus aléatoire. Cela donnera une plus grande marge de manœuvre et pèsera significativement sur l’évolution politique future du pays», écrit Jil Jadid dans le communiqué sanctionnant les travaux de la session de son CN.
Sans langue de bois, le parti voit déjà le Président Abdelmadjid Tebboune briguer un second mandat à la tête du pays.
Il estime que «le deuxième mandat devra être impérativement le moment où le pouvoir organise enfin le véritable débat sur le bilan de l’Algérie indépendante et surtout les réformes à introduire
à la lumière d’un projet de société objectif et cohérent». Est-ce un aveu d’échec ou d’incapacité à mobiliser les foules ? Il faut dire que le parti de Soufiane Djilali, après avoir joué un rôle dans les rencontres de l’opposition durant le Hirak, pensait profiter des législatives anticipées de 2021 pour arracher des sièges dans les assemblées élues. Hélas, le parti est sorti bredouille, presque réduit à son véritable poids sur la scène politique.
Certes, Soufiane Djilali figure parmi les acteurs politiques les plus présents sur le plan médiatique. Toutefois, en manque d’une véritable base militante, l’homme et son parti ne peuvent, jusque-là, prétendre participer à une course de la taille de la présidentielle. Partant de ce constat, c’est l’après- élection qui semble en ligne de mire. En effet, le Conseil national du parti a appelé les militants et tous les citoyens « désireux de contribuer à la construction de l’Etat de droit », à « s’engager dès maintenant, à s’organiser et à s’impliquer en vue de se préparer pour les élections législatives et locales qui devront suivre la future présidentielle».
Pour ce faire, Jil Jadid s’attèlera « à la mise en place dans les meilleurs délais, de la commission électorale du parti pour accueillir les futures candidatures aux élections locales et législatives et à prendre l’ensemble des dispositions pour être en mesure d’affronter ces importantes échéances».
Ainsi, sans pour autant donner de consigne de vote lors du rendez-vous du 7 septembre, Soufiane Djilali, absent de la course, maintiendra le suspens autour du candidat de son propre choix, jusqu’à la veille du scrutin. Une porte ouverte à toutes les négociations possibles .
Farid B.