Reconversion et prospection: L’Algérie sur le podium des économies africaines

L’Algérie est en passe de devenir cette année la troisième économie en Afrique, bénéficiant à la fois de la chute de l’économie nigériane, mais surtout portée par la dynamique de son propre secteur économique depuis la fin de la crise liée au Covid. Le secteur pétrogazier, élément central de l’économie algérienne, s’avère être le grand vainqueur de la crise énergétique. L’Algérie a profité de la montée constante des prix des hydrocarbures et de la réorientation des approvisionnements en gaz de l’Europe.
Dixième producteur mondial de gaz naturel, l’Algérie est le premier exportateur de gaz naturel liquéfié en Afrique et se place parmi les dix premiers au niveau mondial. Les hydrocarbures, qui représentent plus de 20% du PIB, environ 60% des recettes fiscales et plus de 80% des exportations en valeurs, demeurent un pilier de l’économie algérienne. Le maintien à haut niveau des cours est synonyme d’accélération de la croissance, de comptes courants excédentaires, de finances publiques saines et d’inflations des réserves
de change. Le pays a notamment réussi un virage stratégique prenant pour revitaliser son économie en redirigeant les recettes pétrolières et en attirant des investisseurs étrangers. L’abolition de la règle « 51/49 » qui exigeait une majorité de participation algérienne dans toutes nouvelles entreprises, a facilité l’attrait des investissements directs étrangers. Un plan d’investissement de plus de 50 milliards de dollars a été planifié entre 2024 et 2028 afin de développer les trois principaux secteurs de production. En coopération avec la Chine, l’Algérie ambitionne de devenir le leader mondial de l’exportation d’engrais et de fertilisant grâce au Projet Phosphate Intégré. Un cadre d’accord a été signé avec une entreprise qatari pour la réalisation d’un projet de production de lait en poudre, visant à créer une ferme géante d’une superficie similaire à celle de la Martinique. Par ailleurs, l’achèvement de la transsaharienne, surnommée la « grande dorsale », reliant Alger à Lagos au Nigeria, devrait accélérer les échanges avec les pays africains, ainsi que le développement rapide des infrastructures portuaires et routières. Une nouvelle direction semble se dessiner, qui pourrait hisser l’Algérie à la deuxième place des économies africaines en utilisant judicieusement la manne gazière et pétrolière.

Khemissi.M.

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