Une exposition intitulée « céramique, entre authenticité et modernité » a été organisée, jeudi, au Musée national public des arts et des traditions populaires de Médéa à l’occasion de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18 mai). L’exposition est composée de pièces en céramique et en poterie réalisées par les artistes Zohra Bacha, Ali Ould Ramoul, Mohamed Chenoufi et Abdelghani Douakh, reflétant la diversité et la richesse du patrimoine culturel national déclinée dans des styles alliant méthode classique dans le travail de l’argile et les techniques les plus modernes en matière de conception du produit de l’artisanat. Les pièces réalisées par l’artiste Zohra Bacha, une enseignante de langue française qui s’est reconvertie, après sa retraite en 1996, à la poterie et la céramique, font apparaître la parfaite coexistence entre les techniques traditionnels et modernes. L’artiste révèle s’être engagée sur cette voie afin de « préserver le patrimoine culturel local et éviter sa déperdition », ajoutant qu’elle se sert de ce métier pour « perpétuer le legs laissé par les aïeules ». Elle s’inspire des motifs anciens qui ornaient les anciennes demeures ou la tapisserie traditionnelle, comme support décoratif à ces pièces, mais en optant pour des techniques modernes telle que « Raku », un procédé de cuisson de poterie basse température d’origine japonaise. Les pièces émaillées peuvent être enfumées, refroidies brutalement dans de l’eau, brûlées ou encore laissées à l’air libre. Le choc thermique fera apparaître des craquelures au niveau des surfaces émaillées, alors que le reste devient noir, donnant plus de relief et de beauté à l’objet. Ali Ould Ramoul, un des plus anciens céramistes de Médéa, diplômé dans les arts plastiques à la fin des années 70 à l’université de Paris (France), est considéré comme une référence par ses paires en matière de céramique d’art. Ses œuvres ornent les entrées de nombreux édifices et tapissent les murs de certains lieux publics à Médéa.En plus de son métier, Ould Ramoul a consacré une partie de sa vie à former de jeunes céramistes qui ont permis à la profession de continuer à exister malgré les difficultés, d’ailleurs, un des exposants, en l’occurrence Abdelaghani Douakh, également calligraphe, fait partie de cette relève formée par Ould Ramoul.
R.C