A quatre mois de l’élection présidentielle anticipée, et alors que les intentions de certaines formations politiques, notamment dans l’opposition (PT, MSP, Jil Jadid…) les plus en vue de la scène commencent à se dessiner, la majorité sonne la mobilisation des troupes. Chacun à sa manière, les deux principaux partis de la majorité parlementaire, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), entrent dans le vif du sujet.
Bien que leurs instances souveraines ne soient pas encore exprimées sur la forme que prendra leur participation au rendez-vous du 7 septembre prochain, un mot d’ordre est d’ores et déjà donné : L’unité des rangs. Chez l’ex-parti unique d’Abdelkrim Benmbarek, l’heure est au rassemblement de tous les enfants du FLN, voire même les exclus et les opposants à une période précise de l’histoire du parti. C’est ce sur quoi le secrétaire général a insisté samedi lors d’une réunion qui a regroupé les superviseurs
chargés de se déplacer dans les wilayas pour évaluer la situation organique au niveau des comités de transition. Cette réunion tenue en présence des membres du Bureau politique et du chef de cabinet, a été l’occasion pour mettre en place «le plan de travail des superviseurs». A ce sujet, Benmbarek a mis l’accent
sur «l’importance de mener fidèlement cette mission, afin d’aller de l’avant et renforcer la place du parti
au niveau de la base».
Le patron du FLN a également insisté auprès de ses superviseurs sur «la nécessité d’écouter l’ensemble des militants sans exclusion aucune, et de se focaliser sur le rassemblement et l’unité des rangs en prévision des prochaines échéances». Ainsi, en attendant la tenue d’une session du Comité central (CC), probablement après la convocation du corps électoral en début juin, pour annoncer la participation du FLN à la présidentielle, le mois de mai sera consacré à la mobilisation de la base militante. Pour sa part, le RND occupe déjà le terrain. Après le meeting populaire du 20 avril dernier à Oran, le secrétaire général du parti, Mustaphga Yahi, s’est rendu samedi à Tizi-Ouzou, où il a animé un meeting devant une salle archicomble de la Maison de la Culture Mouloud Mammeri.
Dans son discours, Yahi a appelé les citoyens « à participer massivement au vote » du 7 septembre prochain, pour, a-t-il martelé, «faire face aux plans machiavéliques qui visent notre pays, en particulier l’échéance électorale ». «L’Algérie a plus que jamais besoin d’un consensus politique pour renforcer son unité et préserver les acquis réalisés grâce au processus de réformes engagé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune», a lancé le patron du RND, appelant par la même occasion, la classe politique, la société civile et le Conseil supérieur de la jeunesse à «sensibiliser les citoyens contre les complots qui se trament contre notre pays, en mettant l’accent sur l’importance d’une participation massive des Algériens à cette échéance électorale ».
Ces sorties viennent s’ajouter à l’initiative lancée récemment par ces deux partis en plus de deux autres, à savoir le Front El Moustakbal et le mouvement El Bina, portant sur l’installation d’une Commission nationale de suivi des APC en situation de blocage. Les 4 partis s’attellent à en finir avec ces problèmes de blocage au niveau local, dans la perspective de s’allier éventuellement lors de l’échéance électorale du
7 septembre. Un plan qui, semble-t-il, est bien étudié par la majorité, contrairement à des candidatures déjà annoncées comme celle de Belkacem Sahli au nom d’une alliance de petits partis, et celle de Zoubida Assoul, présidente de l’UCP.
Farid B.