Les Palestiniens commémorent mercredi le 50e anniversaire de « la Journée du prisonnier », dans un contexte marqué par une intensification des campagnes d’arrestations dans les territoires palestiniens occupés notamment depuis l’agression contre Ghaza, et des pratiques inhumaines dans les geôles de l’entité sioniste qui continue d’utiliser la prison comme arme contre la libération de la Palestine et son indépendance.
Cette journée de solidarité, célébrée le 17 avril, jour où le premier prisonnier a été libéré le 17 avril 1974, permet au peuple palestinien et aux militants de la justice et de la paix à travers le monde d’exprimer leur soutien à ces hommes, à ces femmes et à ces enfants aussi, qui sont au cœur de la résistance à l’occupation sioniste. Elle vise aussi à faire davantage de pression sur l’entité sioniste pour obtenir une libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers palestiniens.
Cet évènement constitue aussi une occasion pour dénoncer une nouvelle fois la politique que la puissance occupante réserve au peuple palestinien massivement arrêté et emprisonné: arrestations violentes, humiliation, torture lors des interrogatoires, détention arbitraire, peines disproportionnées, conditions de détention indignes, isolement prolongé, maltraitance, absence de soins médicaux appropriés. Viles pratiques auxquelles s’ajoutent des punitions collectives – démolition des maisons de la famille du prisonnier, non remise du corps après son décès en prison…
La journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien intervient cette année dans des conditions extrêmement difficiles caractérisées par une hausse des arrestations arbitraires dans les territoires occupés depuis le début de l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza, le 7 octobre 2023.
Depuis cette date, l’armée sioniste a intensifié les rafles de jour comme de nuit et des dizaines voire des centaines de Palestiniens ont été dirigés dans des conditions inhumaines vers des prisons connues pour être des lieux de torture.
Affamer les prisonniers, la politique la plus dangereuse de l’occupant sioniste
D’après les chiffres rendus publics récemment par la Commission pour les affaires des prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens, le nombre de Palestiniens arrêtés par l’armée sioniste en Cisjordanie occupée s’est élevé à 8.270 depuis le 7 octobre 2023, dont 3.500 en détention administrative sans procès, ni inculpation.
Les deux institutions ont fait état de « passages à tabac graves, de menaces contre les détenus et leurs familles, ainsi que d’actes de vandalisme et de destruction de maisons de citoyens ».
De leur côté, de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme ont dénoncé les conditions extrêmement difficiles de détention, citant « les mauvais traitements, la torture, les violences sexuelles, l’humiliation, le refus de nourriture … etc ».
Depuis des décennies, la situation des détenus palestiniens dans les prisons a toujours été sévèrement critiquée par les ONG des droits de l’homme, celle-ci s’tant gravement détériorée durant les six mois de guerre génocidaire menée par l’entité sioniste à Ghaza.
Certaines ONG de défense des droits de l’Homme ont cité, entre autres, le cas du militant palestinien Merouane Berghouti, en détention depuis 22 ans, dont l’état de santé s’est gravement détérioré, après son agression par des gardiens de prison.
Dans le même contexte, un groupe d’ONG sionistes s’est rendu à Genève pour alerter sur ce qui est qualifié de « crise majeure » dans les prisons sionistes, soulignant qu »il y a près de 10.000 Palestiniens détenus par l’entité sioniste, « une augmentation de 200 % par rapport à une année normale ».
Même les experts de l’ONU ont dénoncé récemment des cas de viol et d’agressions sexuelles commis sur des détenues palestiniennes par les autorités d’occupation.
Par ailleurs, le 11 mars, le Club des prisonniers palestiniens a accusé l’entité sioniste d’affamer des milliers de prisonniers depuis le 7 octobre jusqu’au mois de ramadhan: « Avec l’avènement du mois de Ramadhan, l’administration pénitentiaire de l’occupation continue de pratiquer la politique consistant à affamer plus de 9.100 prisonniers après le 7 octobre, parmi lesquels des femmes, des enfants et des malades », a-t-il dénoncé dans un communiqué.
En plus de cela, l’entité sioniste pratique une politique de restrictions sur la pratique de rituels religieux des prisonniers, et notamment sur la prière, l’appel à la prière et la lecture du Coran ( ). A cela s’ajoutent la réduction des repas et la mauvaise nourriture qui leur est fournie, ce qui a affecté leur état de santé, a relevé la même source.
Le Club a mis en garde la puissance occupante en déclarant : « Affamer les prisonniers constitue la politique la plus dangereuse imposée par l’occupation après le 7 octobre, en plus de la torture et des mauvais traitements qui ont affecté tous les prisonniers, hommes et femmes, ainsi que les enfants détenus, et leur ont causé des problèmes de santé, et plus précisément au niveau du système digestif ».
En chiffres, au moins vingt-sept (27) détenus palestiniens sont morts dans les prisons sionistes depuis le 7 octobre, selon des sources palestiniennes. Et quelque 94 enfants palestiniens sont détenus par l’entité Sioniste à la prison de Megiddo dans le nord d’El Qods occupée, « dont 24 originaires de Ghaza », d’après la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens.
Selon la même source, plus de 270 femmes palestiniennes, dont deux enceintes, ont été arrêtées par les forces d’occupations depuis le 7 octobre dernier. Et au total, 66 journalistes palestiniens ont été arrêtés par les forces sionistes depuis le début de l’agression contre Ghaza qui a fait jusque-là plus de 33.000 martyrs.