Dans une interview accordée lors de l’émission L’Invité de la Rédaction sur la chaîne 3 de la Radio Algérienne, le spécialiste en économie internationale, Dr Mohamed Achir, a souligné l’importance cruciale de la convergence des points de vue des pays exportateurs de gaz, alors que le gaz est devenu un enjeu géopolitique majeur, particulièrement après la pandémie de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien. Il a noté que ces événements, conjugués à l’émergence du GNL, ont commencé à internationaliser le marché du gaz, autrefois régionalisé.
Dr Achir a mis en avant le lien étroit entre l’économie et la disponibilité des ressources énergétiques, soulignant que le contrôle énergétique est un enjeu stratégique et politique crucial pour des pays comme la Chine, les États-Unis et la Russie, en fonction de leurs réserves, de leur production et de leurs capacités technologiques.
Il a appelé les membres du GECF à élaborer une feuille de route stratégique pour défendre collectivement leurs intérêts dans un marché où ils ne peuvent rivaliser individuellement avec des producteurs majeurs tels que l’Australie, le Canada et les États-Unis. Il a également mentionné l’inauguration imminente d’un Institut de recherche spécialisé dans le gaz, soulignant son importance dans le contexte de la transition énergétique.
Dr Achir a averti que le gaz est confronté à des menaces telles que la taxe carbone et la concurrence croissante des produits alternatifs, et a souligné la nécessité pour les pays du GECF de travailler ensemble pour défendre leur souveraineté et contrecarrer les tentatives de néo-colonisation ou de néo-impérialisme.
Il a rappelé l’appel de l’Algérie en 1974 pour un nouvel ordre économique mondial basé sur la justice dans les relations internationales, soulignant l’importance de la souveraineté énergétique et de la nationalisation des ressources pour les pays producteurs. Enfin, il a conclu en mettant en garde contre les conséquences de l’ingérence étrangère dans les pays dont les institutions sont fragiles,
soulignant la nécessité de préserver la souveraineté nationale face aux pressions extérieures.
K.M