Quinze organisations non gouvernementales ont uni leurs voix pour publier une déclaration poignante à l’occasion du triste 64e anniversaire des premiers essais nucléaires français en Algérie, marquant ainsi une période sombre et tragique dans l’histoire de cette nation. Ces essais, souvent désignés sous le nom de « Gerboise bleue », ont été menés dans la région reculée de Reggane, située au sud-ouest de l’Algérie.
Les conséquences dévastatrices de ces expérimentations nucléaires françaises, effectuées de 1960 à 1966, continuent de hanter les communautés locales jusqu’à ce jour. Les effets nocifs sur la santé et l’environnement ont été profonds et durables, laissant derrière eux un héritage de souffrance et de détresse. Malgré les décennies écoulées depuis ces événements tragiques, la France maintient un voile de secret sur ces questions sensibles, invoquant régulièrement la défense nationale et la sécurité pour justifier son manque de transparence.
Dans leur déclaration, ces organisations non gouvernementales ont souligné avec gravité le refus persistant de la France de divulguer des informations cruciales concernant les emplacements précis des déchets nucléaires et les sites d’enfouissement. Cette opacité entrave non seulement la compréhension des conséquences réelles de ces essais, mais elle compromet également les efforts visant à remédier aux dommages causés.
Les préoccupations des signataires de la déclaration sont exacerbées par l’augmentation continue des cas de cancer, de naissances anormales et de malformations congénitales dans les régions touchées par les essais nucléaires. Ces chiffres alarmants témoignent de manière alarmante de l’ampleur des souffrances endurées par les communautés locales et soulignent l’urgence d’une action concertée pour remédier à cette crise humanitaire en cours.
Dans un appel solennel, ces organisations ont exhorté le gouvernement français à abandonner son penchant pour le secret et à prendre des mesures concrètes pour reconnaître les torts causés et à indemniser les victimes algériennes. La levée du voile de secret entourant les explosions et les essais nucléaires en Algérie est non seulement une question de justice, mais aussi une étape cruciale vers la guérison et la réconciliation.
De même, les signataires ont lancé un appel pressant au gouvernement algérien pour qu’il utilise tous les moyens à sa disposition, tant sur le plan juridique que diplomatique, pour défendre les droits et les intérêts des victimes des essais nucléaires. Il est impératif que les autorités algériennes s’engagent pleinement dans cette lutte pour la justice et la réparation, en veillant à ce que les voix des victimes soient entendues et que leurs souffrances soient reconnues. En cette journée commémorative, marquée par le souvenir d’une tragédie indélébile, ces quinze organisations non gouvernementales réaffirment leur engagement indéfectible à faire toute la lumière sur les conséquences des essais nucléaires en Algérie et à œuvrer sans relâche pour obtenir justice et réparation pour toutes les victimes, dont les cicatrices invisibles continuent de témoigner d’une histoire trop souvent oubliée .
Khemissi.M.