Les fondements de l’éducation en Algérie sont secoués par un phénomène alarmant et insidieux : les cours de soutien clandestins. Dans l’ombre des salles de classe, un système parallèle s’est développé, laissant derrière lui un sillage de disparités et d’injustice éducative. Autrefois destinés à combler les lacunes académiques, ces cours particuliers, ont dévié de leur objectif initial. Aujourd’hui, aucune matière n’est
épargnée, même celles qui ne nécessitent pas nécessairement un soutien supplémentaire.
Les enseignants, sachant que certains élèves rejoindront les cours de soutien, perdent souvent leur motivation à enseigner de manière exhaustive en classe. Cette attitude a contribué à la détérioration de la qualité de l’éducation dispensée dans les écoles.
La cupidité de certains enseignants les pousse aussi à utiliser tous les moyens possibles pour maximiser leurs profits. Cela se traduit par la location d’appartements, l’utilisation de leurs propres domiciles ou même de garages et de locaux improvisés. C’est une vraie industrie lucrative qui s’est développée depuis déjà quelques années, où les enseignants, motivés par des gains
substantiels, proposent des cours de soutien à des tarifs exorbitants. Avec des coûts mensuels atteignant 3000 DA pour chaque matière, l’aspect financier de cette pratique soulève des préoccupations quant à son accessibilité et son impact sur l’équité éducative. En effet, les élèves qui ne participent pas à ces cours se retrouvent sous une pression constante. Les enseignants, négligeant leur devoir en classe, ne font pas preuve du même engagement envers tous les élèves, créant ainsi un fossé entre ceux qui ont accès à ces cours et ceux qui n’en ont pas.
En effet, les élèves ayant les moyens de payer bénéficient d’un avantage injuste, tandis que ceux qui ne peuvent pas se le permettre sont laissés pour compte. Une conséquence directe de cette pratique est la notation inéquitable. Les élèves bénéficiant de cours de soutien obtiennent des notes plus élevées, tandis que leurs pairs sont pénalisés. Cette distorsion des résultats scolaires compromet l’intégrité du système éducatif. L’éducation, pilier fondamental de tout pays, est aujourd’hui menacée en Algérie par ces pratiques illégales. Face à cette menace grandissante, il est
impératif que les autorités éducatives prennent des mesures immédiates. Des contrôles stricts, des sanctions pour les enseignants impliqués et la sensibilisation à grande échelle sont nécessaires pour éradiquer cette pratique toxique.
R.Tiar