Conseil de sécurité : L’Algérie défendra la paix, la sécurité et le développement

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a mis en exergue, lors de sa visite en cours au Royaume-Uni, les priorités sur lesquelles l’Algérie mettra l’accent lors de son prochain mandat au Conseil de sécurité des Nations unies, notamment les questions liées au monde arabe et au continent africain.

M. Attaf a pris part mardi soir dans le cadre de sa visite de travail au Royaume-Uni, à une rencontre consultative sur le Conseil de sécurité, organisée dans la prestigieuse institution de Wilton Park, et a prononcé une allocution à cette occasion.

Il a d’abord adressé ses remerciements au ministre d’Etat britannique aux Affaires étrangères, Lord Ahmed Tariq pour avoir organisé cette importante discussion avec les membres africains actuels, sortants et entrants du Conseil de sécurité.

M. Attaf a, ensuite, évoqué le contexte international dans lequel intervient l’adhésion de l’Algérie au Conseil de sécurité et les priorités sur lesquelles le pays mettra l’accent lors de son prochain mandat.

« Rejoindre le Conseil de sécurité est gratifiant, mais aussi extrêmement exigeant. Nous aspirons sincèrement à apporter de nouvelles perspectives, étant pleinement conscients du contexte particulièrement difficile dans lequel se déroule notre mandat », a déclaré M. Attaf devant les participants à cette réunion, tout en rappelant que l’Algérie a déjà servi trois fois en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, la dernière fois en 2004-2005.

« Les défis qui nous attendent se sont diversifiés et sont devenus plus difficiles à relever, et les promesses du système des Nations unies se sont révélées plus difficiles à tenir », a-t-il poursuivi. 

Par conséquent, a-t-il relevé, « il est devenu tout à fait clair que les divergences et les divisions géopolitiques croissantes entre les membres permanents ont empiété sur toutes les délibérations du Conseil de sécurité et inhibé la capacité d’action de ce dernier ».

Et d’ajouter dans ce contexte : « Cette situation a ravivé les exigences mondiales en faveur d’une réforme globale pour aider le Conseil de sécurité à surmonter ses difficultés internes et à apporter des réponses adéquates aux défis actuels ».

Donc, a enchaîné le ministre, « nous pensons également que nous n’avons pas d’alternative au Conseil de sécurité et que nous devons le faire fonctionner et être à la hauteur des aspirations et des attentes que nos peuples ont collectivement placées en lui ».

« C’est dans cet esprit que l’Algérie se prépare à rejoindre le Conseil de sécurité, pleinement motivée à apporter sa juste part à l’effort collectif de préservation de la paix et de la sécurité internationales », a également souligné M. Attaf.

 

L’Algérie plaidera « fermement » pour dépasser l’approche du statu quo

Le ministre a ainsi énuméré les priorités de l’Algérie dans ce sillage qui, a-t-il dit, « consistent avant tout à œuvrer pour raviver l’intérêt et l’engagement du Conseil de sécurité dans la résolution des conflits et des crises qui font rage dans les régions africaine et arabe, en étroite collaboration avec l’Union africaine et la Ligue arabe ».

« En Afrique, la région du Sahel est devenue le foyer de la plus forte concentration au monde de points chauds de conflits armés et de crises multidimensionnelles, s’étendant sous la forme d’un ‘arc de feu’, de la mer Rouge à l’océan Atlantique, du Soudan au Sahara occidental », a-t-il ajouté.

« En quelques années seulement, cette région est devenue l’épicentre mondial du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, dans un contexte d’instabilité politique croissante provoquée par la récente résurgence de changements anticonstitutionnels de gouvernement », a rappelé M. Attaf.

Dans la région arabe, la tragédie en cours dans les territoires palestiniens occupés, en particulier dans la bande de Ghaza assiégée, « est un horrible rappel de la nécessité urgente de régler correctement la question palestinienne, conformément à la solution à deux Etats convenue par la communauté internationale il y a des décennies », a-t-il ajouté.

En poursuivant ces priorités, « l’Algérie plaidera fermement en faveur de la nécessité de dépasser l’approche du statu quo, de s’attaquer aux causes profondes des conflits et des situations de crise, d’accorder davantage d’attention au rôle des femmes dans les processus de paix et au sort des enfants dans les conflits armés, de proposer un nouveau modèle d’opérations de paix plus adapté aux contextes contemporains et enfin de travailler main dans la main avec les organisations régionales, notamment l’Union africaine et la Ligue arabe », a conclu M. Attaf.

Malik.M.