Les jours d’Abdelkrim Benmebarek à la tête du parti du Front de libération nationale (FLN), sont-ils comptés ? Le secrétaire général du parti fait face depuis des jours à une contestation menée par des militants et des cadres d’au moins une trentaine de wilayas dont Alger, Blida, Sétif, Tlemcen, Chlef, Khenchela, Tizi-Ouzou, Boumerdes, Mila, Tiaret et Jijel, réclamant son départ.
Ce mouvement qui ne semble pas fléchir, comme le prouvent les rassemblements organisés devant les sièges des mouhafadhas et celui du 11 janvier devant le QG du parti à Hydra, intervient au moment où le rôle du FLN est presque absent. Le parti qui se considère comme « locomotive » de la scène politique du pays, se voit devancé, par exemple, par son rival et frère-ennemi de toujours, le Rassemblement national démocratique (RND). Son secrétaire général, Mustapha Yahi, a été reçu par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le cadre de consultations politiques ouvertes cette semaine. Pire, le chef de l’Etat a également reçu le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani
Cherif, mardi. Des observateurs voient bien Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), comme prochain invité au palais d’El Mouradia. Pendant ce temps, Benmebarek «est aux abonnés absents», critiquent les meneurs de la contestation.
Dans leur exposé des motifs appelant à son départ, ces derniers lui reprochent d’ailleurs « son faible rendement politique ». « Il accuse un manque flagrant en art de convaincre dans ses déclarations, tombant dans des dérapages linguistiques, rendant impossible la promotion des positions et du programme du parti », écrivent-ils.
«Un faible rendement politique»
Sur le plan organique, les meneurs du mouvement de redressement dont quelques députés et anciens responsables de structures locales, accusent Abdelkrim Benmebarek de « violations et dépassements » commis contre les cadres du FLN, et de mener une politique de « division », ce qui a causé des « démissions collectives » dans les rangs du parti. À l’opposé, il aurait permis «aux détenteurs de l’argent sale de pénétrer les structures du parti» et procédé, selon ses adversaires, à des désignations de responsables au niveau local, « en violation des résolutions du 11e congrès, des statuts et du règlement
intérieur du FLN ». Outre leur appel « à son retrait immédiat, dans l’intérêt du parti », les protestataires invitent les membres du Comité central du FLN et ses parlementaires « à assumer leur responsabilité, en prenant les mesures qui s’imposent en application des statuts et du Règlement intérieur », afin de « remettre le parti sur la bonne voie ». Quoi qu’il en soit, en attendant le prochain rassemblement déjà programmé pour samedi 18 janvier à Hydra, le silence de Benmebarek face à cette contestation ne constitue-t-il pas une fuite en avant et un mea-culpa qui le discréditent davantage ?.
Farid.M..