Les récentes déclarations fracassantes du président américain élu Donald Trump soulèvent de sérieuses interrogations quant à ses réelles intentions géopolitiques. Derrière une rhétorique agressive et provocatrice, se cachent peut-être des ambitions territoriales inquiétantes pour les pays voisins et alliés des États-Unis.
En effet, M. Trump semble envisager une expansion territoriale américaine vers le Canada, le Panama et le Groenland. Ses propos témoignent d’une conception pour le moins singulière de la souveraineté des nations et du droit international.Tout d’abord, le président élu a suggéré que les États-Unis pourraient absorber le Canada et en faire leur 51e État, provoquant l’ire des responsables canadiens. Une proposition pour le moins iconoclaste, qui remet en cause l’indépendance de l’un des plus proches alliés de Washington.Ensuite, M. Trump a menacé de s’emparer du canal de Panama, cette voie navigable stratégique construite par les Américains mais contrôlée depuis un quart de siècle par le pays homonyme d’Amérique centrale. Une menace à peine voilée d’une potentielle intervention militaire, au mépris de la souveraineté panaméenne.
Enfin, le locataire de la Maison Blanche a réaffirmé son désir d’obtenir le Groenland, ce territoire danois qu’il convoite depuis son premier mandat. Une velléité d’acquisition territoriale digne des pires heures du colonialisme. Si certains analystes estiment que ces déclarations relèvent davantage de la pure provocation médiatique ou d’un moyen de galvaniser sa base électorale, d’autres y voient les prémices d’une véritable doctrine expansionniste. En témoignent les conditions posées par M. Trump pour épargner au Panama son courroux : une baisse des tarifs pour les navires américains empruntant le canal interocéanique.
De même, le président élu a qualifié la possession du Groenland d’« absolue nécessité » pour « des raisons de sécurité nationale et de liberté dans le monde entier ». Une justification aux accents bien peu rassurants.Au-delà de ces visées territoriales, les propos de Donald Trump laissent également entrevoir un programme nationaliste exacerbé, qu’il décrit lui-même comme « l’Amérique d’abord ». Devant ces déclarations pour le moins inquiétantes, la communauté internationale ne peut que rester vigilante et appeler au respect de la souveraineté des nations et du droit international. Car derrière la rhétorique tonitruante de Donald Trump pourrait bien se cacher une réelle volonté hégémonique, aux conséquences imprévisibles pour la stabilité mondiale.
M.M.