La justice a frappé fort dans l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmail, même si le verdict général a été assoupli par rapport à celui prononcé en première instance. La décision dans le procès en appel de cette affaire a été rendue, hier, par la chambre criminelle près la Cour d’Alger, au tribunal criminel de Dar El Beida, en présence d’un dispositif sécuritaire imposant déployé autour de l’édifice. Ainsi, 38 accusés sont condamnés à la peine capitale pour de lourds chefs d’accusations, allant d’actes terroristes à homicide volontaire. Pendant ce temps, 27 mis en cause ont été acquittés à l’issue du procès en appel. Les autres accusés ont écopé de peine allant de 3 à 20 ans de prison ferme.
En première instance, au mois de novembre 2022, des peines très lourdes ont été prononcées à l’encontre des présumés assassins de Djamel Bensmain. Le tribunal de Dar El Beida avait condamné 49 accusés à la peine capitale. 28 autres accusés ont été condamnés à des peines allant de deux (02) à dix (10) ans de prison ferme alors que 17 autres mis en cause ont été acquittés.
Les accusés sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation, parmi d’autres, la commission d’actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l’Etat et à l’unité nationale, participation à un homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, incitation à la violence contre les membres de la force publique, incitation à la discrimination et diffusion du discours de haine.
Les faits se sont déroulés le soir du 11 août 2021. Alors que la région de Larbaa Nath Iraten brûlait, et que les feux de forêts faisaient des dizaines de morts, la place centrale de la ville, devant le commissariat de police, a connu un drame unique en son genre : pris pour un pyromane, Djamel Bensmain, est lynché par une foule en furie, tué de la plus atroce manière, avant que sa dépouille ne soit brûlée. Au cours de leur audition, la majorité des accusés ont rejeté les accusations. Certains ont affirmé qu’ils étaient présents par curiosité sur les lieux, d’autres ont expliqué qu’ils étaient sollicités par la police pour calmer la foule alors que d’autres, notamment ceux dont les actes contre la victime sont documentés par des vidéos, ont nié avoir pour intention de tuer le défunt.
Fateh H.