Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a appelé à l’instauration d’un cadre contraignant pour prévenir l’usage abusif de l’intelligence artificielle (IA) militaire, en conformité avec le droit international et le droit humanitaire. Lors d’une intervention au Conseil de sécurité des Nations unies, il a souligné l’importance cruciale d’ancrer l’utilisation militaire de l’IA dans le respect de la Charte des Nations unies et des principes fondamentaux des droits de l’homme.
Amar Bendjama a mis en lumière l’adoption récente d’une convention internationale sur l’utilisation criminelle des technologies de l’information et de la communication, portée par l’Algérie, comme preuve de l’efficacité de l’action multilatérale, tout en insistant sur la nécessité d’utiliser l’IA comme levier pour promouvoir la paix, la sécurité et le développement universel.
Dans ce cadre, il a évoqué la stratégie africaine qui envisage l’IA comme un instrument de transformation positive, rappelant que cette approche ne se limite pas à des intentions politiques mais repose sur une vision concrète axée sur cinq axes prioritaires. Parmi ces mesures figurent la mise en place de mécanismes inclusifs d’expertise en matière de sécurité liée à l’IA, le développement d’un cadre mondial équilibré entre souveraineté nationale et coopération internationale, et le renforcement des capacités des pays en développement pour garantir une participation équitable à cette révolution technologique. L’intervenant a également insisté sur la transparence et la sécurité dans l’usage de l’IA, tout en plaidant pour des infrastructures numériques solides et le soutien accru aux nations en développement dans l’élaboration de leurs stratégies en IA. Il a rappelé que l’intelligence artificielle offre un potentiel immense dans des domaines tels que la prévention des conflits, l’amélioration des efforts humanitaires et le développement durable, tout en mettant en garde contre des risques majeurs comme le renforcement des inégalités et l’émergence de nouvelles menaces transfrontalières.
En réponse à ces défis, l’Algérie a adopté une approche stratégique intégrée, incluant la mise en œuvre de sa stratégie nationale 2020-2030 sur l’intelligence artificielle et le rôle central du Conseil scientifique national de l’IA. L’organisation récente de la 3e Conférence africaine des start-up, accueillant plus de 500 jeunes entreprises de 50 pays africains, illustre l’engagement du continent à développer une IA responsable et centrée sur les besoins de ses populations, tout en respectant les exigences sécuritaires internationales. L’Algérie continue ainsi de s’imposer comme un acteur clé dans le débat international sur l’intelligence artificielle, en réaffirmant son attachement à des usages éthiques et responsables de cette technologie révolutionnaire.
R.I.