Les opposants à Abou El Fadhl Baâdji au sein du Front de libération nationale (FLN), ne veulent pas lâcher prise avant la tenue du 11e congrès national du parti prévu les 29, 30 et 31 octobre à Alger. Il ne se passe presque plus un jour sans que la pression monte d’un cran. Leur objectif : empêcher la tenue d’un congrès « sur mesures » qui consacre, disent-ils, « la division et l’exclusion ». Après les sénateurs, voilà qu’un groupe de députés s’en prend à Baâdji l’accusant de vouloir contrôler le déroulement des travaux du congrès pour se maintenir au poste de secrétaire général. « Nous sommes, aujourd’hui, à un virage dangereux dans l’histoire du parti, et nous ne pouvons en aucun cas tolérer plus d’exclusion, de marginalisation des cadres et militants », écrivent-ils dans un communiqué.
Tout en s’opposant à la tenue d’un congrès « avec la manière dont il est actuellement préparé » contrairement à la volonté de rassemblement qui «anime les hautes autorités du pays » en ce contexte sensible sur le plan régional et géostratégique, les élus du FLN à l’APN ont appelé la direction du parti « à revoir ses calculs et à s’éloigner de l’égoïsme dont les conséquences ne serviront en rien leur formation politique ». Plusieurs cadres dont des députés et sénateurs du parti ont été radiés dernièrement des rangs de l’ex-parti unique par la Commission de discipline actionnée par Abou El Fadhl Baâdji. Ces décisions ont été perçues par les opposants au secrétaire général comme une opération visant à écarter d’éventuels rivaux et à affaiblir le camp adverse qui réclame son départ.
Au lieu du 11e congrès ordinaire, les députés signataires du document plaide pour « l’organisation d’un congrès rassembleur dont le seul gagnant sera la démocratie électorale dans la transparence ». Ce qui pourrait se faire à travers « la transformation de la date du 30 octobre, veille de la célébration du 69e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, en rencontre nationale des cadres, sanctionnée par la constitution d’une commission de préparation du congrès et composée de toutes les parties en conflits », proposent-ils. Cette commission sera composée, précisent-ils encore, « de cadres, de membres du Comité central, de sénateurs et députés ainsi que de simples militants sans exclusion ni triche ».
Toutefois, malgré cette pression exercée à la veille du congrès, le camp qui soutient Abou El Fadhl Baâdji reste droit dans ses bottes et poursuit la tenue des conférences régionales, à travers les mouhafadhas, pour le débat et l’adoption des projets de statuts, règlement intérieur et de programme du parti. Entre temps, certaines mouhafadhats n’hésitent pas lui voter des motions de soutien dites pour «la continuité et la stabilité».
Farid B.