La récente suppression de l’enseignement du programme français dans les écoles privées a suscité de vives discussions ces dernières semaines, tant sur les médias français que sur les réseaux sociaux, et a été perçue par de nombreux observateurs comme un signe de nouvelles tensions entre l’Algérie et la France.
Il est important de noter que les écoles privées sont soumises à des réglementations qui les obligent à enseigner le programme national en arabe. Malgré cela, certaines de ces écoles dispensaient également le programme français, bien que cela ne soit pas autorisé.
Jusqu’à récemment, cette double approche était tolérée par les autorités, mais avant la rentrée scolaire de 2023/2024, qui a eu lieu le 19 septembre dernier, les établissements privés ont reçu une note du ministère de l’Éducation nationale rappelant que seul le programme national était autorisé, et que ceux qui ne se conformeraient pas à cette règle s’exposeraient à des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture.
La première réaction officielle à cette question est venue du ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belaabed, lors d’une conférence de presse à Alger, organisée par le ministère de la Communication pour évaluer les opérations de recrutement dans différents secteurs.
Le ministre de l’Éducation a expliqué que certaines écoles privées avaient été sommées de mettre fin au programme français qu’elles dispensaient, précisant que cette mesure visait à faire respecter la loi et ne visait pas spécifiquement la langue française. Belaabed a souligné qu’un petit groupe d’établissements privés, parmi les 680 que compte l’Algérie, proposaient un cursus sous un label pédagogique étranger non autorisé, faisant référence aux écoles bénéficiant du label de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Il a ajouté que lorsque l’inspection générale de l’Éducation avait constaté cette situation, ces écoles avaient été sommées de se conformer à la loi, ce qu’elles avaient fait. Il a également insisté sur le fait que cette décision n’était pas dirigée contre une langue en particulier, mais simplement une application de la loi.
Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a également souligné que certaines écoles avaient profité de l’affaiblissement de l’autorité de l’État au fil des années pour enseigner des programmes étrangers de manière illégale. Il a affirmé que l’État rétablissait progressivement son autorité et obligeait désormais ces écoles à fonctionner conformément à la loi. n
Khemissi.M.