Dans un geste audacieux et visionnaire, l’Algérie franchit une étape décisive vers la modernisation de son secteur énergétique en mettant fin à la subvention généralisée des prix du gaz naturel pour les industriels et investisseurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers.
Cette réforme d’envergure, initiée par le ministère de l’Énergie et des Mines, témoigne de la volonté ferme des autorités algériennes de s’inscrire dans une dynamique de libéralisation maîtrisée et durable.L’arrêté publié récemment dans le Journal officiel, signé par le ministre Mohamed Arkab, définit avec précision les seuils de consommation de gaz naturel à partir desquels le prix de vente sera librement négocié entre les fournisseurs et les consommateurs. Cet acte réglementaire, ancré dans le cadre juridique de la loi n° 19-13 du 11 décembre 2019, ouvre ainsi la voie à une refonte en profondeur de la régulation du secteur énergétique algérien. Loin d’être une décision hâtive, cette réforme est le fruit d’une réflexion mûrie et d’une approche progressive, étalée sur cinq ans. Les seuils de subvention seront abaissés de manière échelonnée, permettant aux acteurs économiques de s’adapter en douceur à cette nouvelle donne. Ainsi, dès 2025, les entreprises consommant plus de 200 millions de mètres cubes de gaz par an verront leurs prix libéralisés. Ce seuil sera ramené à 100 millions en 2027, puis à 40 millions à partir de 2029, assurant une transition en souplesse vers un marché pleinement concurrentiel. Cette initiative audacieuse témoigne de la clairvoyance des autorités algériennes, conscientes de la nécessité d’optimiser la gestion des ressources énergétiques nationales et de stimuler l’efficacité économique. En libéralisant progressivement les prix du gaz pour les gros consommateurs industriels, l’Algérie envoie un signal fort aux investisseurs nationaux et étrangers, les encourageant à adopter des pratiques plus responsables et respectueuses de l’environnement. Loin de constituer un désengagement de l’État, cette réforme s’inscrit dans une vision stratégique visant à préserver le caractère social de l’Algérie. Les ménages, piliers de la cohésion nationale, ne seront aucunement affectés par ces changements, leur accès à l’énergie demeurant une priorité absolue des pouvoirs publics. En franchissant cette étape cruciale, l’Algérie démontre une fois de plus son leadership et son audace en matière de politiques énergétiques. En parfaite cohérence avec les aspirations de développement durable prônées par la communauté internationale, cette réforme ouvre la voie à une nouvelle ère énergétique, où l’efficacité économique et la responsabilité environnementale se conjuguent harmonieusement, au service du progrès et du bien-être des générations présentes et futures.
Malik.M.