Le casse-tête de l’importation automobile en Algérie :Enjeux, défis et perspectives

En réponse à l’interrogation du député Abdelkader Berriche sur les raisons ayant motivé la suspension de l’importation de voitures, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a souligné la complexité d’appréhender la gestion du dossier automobile.
Celle-ci ne saurait se réduire à la simple question des quotas alloués aux concessionnaires, mais englobe des enjeux stratégiques de taille pour le développement d’un secteur industriel primordial.Avec lucidité, M. Aoun a rappelé que ses services œuvrent inlassablement en vue d’ériger une véritable industrie automobile nationale, garante d’un taux d’intégration élevé.
Dans cette optique, l’importation de véhicules neufs constitue une nécessité transitoire, le temps de développer les capacités de construction sur le sol algérien.Un premier pas décisif a été franchi avec l’agrément de 24 concessionnaires, dont 7 spécialisés dans les véhicules de tourisme et utilitaires légers. Selon les programmes prévisionnels soumis, ces opérateurs projettent d’importer en 2023 quelque 227 232 véhicules neufs pour un montant global avoisinant les 2,6 milliards de dollars.S’agissant de l’année 2024, le ministre a fait état de 66 agréments délivrés par son département pour la commercialisation d’une panoplie de marques et de modèles. Un nombre qui témoigne de la vitalité du marché national et des ambitions de développement du secteur. Cependant, la répartition équitable des quotas d’importation pour 2024 demeure un défi de taille, nécessitant une approche minutieuse et concertée. C’est dans cette perspective que les services du ministre œuvrent en étroite coordination avec le ministère du Commerce pour définir les critères d’allocation.Parmi ces critères figurent en bonne place le volume de la demande sur le marché national, la préservation des réserves de change du pays, les requêtes des opérateurs et leur engagement à honorer le quota de 2023.
Le respect du cahier des charges régissant l’importation et la commercialisation des voitures sera également scruté, notamment en ce qui concerne l’exploitation effective des quotas accordés pour 2023, sous peine de se voir appliquer la suppression du document de domiciliation bancaire.
Par ailleurs, une attention particulière sera accordée aux projets d’investissement dans l’assemblage de véhicules, fers de lance de la stratégie d’émergence d’un secteur automobile national compétitif.
La capacité financière des opérateurs et les possibilités de financement bancaire par le biais des procédures de domiciliation seront également jaugées avec rigueur. Une équation à multiples inconnues que le gouvernement algérien tente de résoudre avec pragmatisme, en articulant harmonieusement les impératifs de satisfaction de la demande intérieure, de préservation des équilibres macroéconomiques et de développement d’un secteur industriel stratégique, pierre angulaire de la diversification économique. Un défi de taille, mais combien stratégique, auquel les pouvoirs publics semblent déterminés à apporter des réponses à la hauteur des enjeux, dans le cadre d’une feuille de route méthodique et rigoureuse devant in fine être avalisée par le Conseil supérieur de régulation des importations .
Malik.M.

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