Dans une allocution de poids prononcée par Reda Oussahla, vice-président du Conseil de la nation algérienne chargé des relations extérieures, au nom de Salah Goudjil, président du Conseil, l’Algérie a dressé un réquisitoire sans concession contre les soubresauts déstabilisateurs secouant la région méditerranéenne et moyen-orientale.
Accueillant à Alger une délégation parlementaire conjointe de l’OTAN, de l’Assemblée parlementaire sur la résilience et la sécurité civile, du groupe spécial Méditerranée et Moyen-Orient ainsi que de la Commission pour la démocratie et la sécurité, Goudjil a lancé un vibrant appel à l’union sacrée pour contrer les multiples défis sécuritaires et non-sécuritaires sapant la quiétude de cet espace stratégique.Avec une franchise désarmante, le président de la chambre haute du parlement algérien a dénoncé avec la dernière vigueur les ingérences extérieures et les politiques de deux poids deux mesures qui nourrissent les tensions et les conflits dans la région. Il a plaidé avec force pour une coordination et une coopération renforcées entre les riverains de la Méditerranée afin de faire
front commun contre les fléaux transnationaux comme le terrorisme, la criminalité organisée,
mais aussi les problèmes socio-économiques préoccupants tels que l’insécurité énergétique et alimentaire ou encore le changement climatique et la crise migratoire.
Dans une condamnation cinglante, Goudjil a déploré les atteintes incessantes aux droits humains et au droit international, s’indignant du « génocide » perpétré selon ses termes par l’occupation sioniste contre le peuple palestinien à Gaza et dans les territoires occupés.
Il a réaffirmé avec une fermeté inébranlable que l’Algérie restera le soutien indéfectible de la cause palestinienne juste et œuvrera inlassablement pour permettre l’avènement tant attendu d’un État palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale, conformément à l’Initiative de paix arabe et aux résolutions de l’ONU.Dans une plaidoirie passionnée, le président du Conseil de la Nation a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour renouer avec les idéaux onusiens de règlement pacifique des différends et de promotion du multilatéralisme. Selon lui, seul un ordre international rénové, fondé sur le strict respect des principes de souveraineté des États, de non-ingérence dans les affaires intérieures et d’égalité entre les nations, permettra d’éteindre les foyers de tensions et de jeter les bases d’une paix durable et bénéfique pour tous.S’érigeant en champion résolu de la doctrine du non-alignement et des principes anticolonialistes, Goudjil a plaidé avec une ardeur renouvelée pour le droit inaliénable à l’autodétermination des peuples colonisés ou occupés, citant nommément le cas du peuple sahraoui.
Il a exhorté avec insistance les parlementaires de l’Assemblée de l’OTAN, en tant que représentants des volontés populaires, à se faire les porte-voix de cette quête légitime et imprescriptible des peuples asservis pour recouvrer pleinement leur liberté et leur dignité. Dans un trait d’union symbolique avec les idéaux fondateurs du Mouvement des Non-Alignés, le président algérien a rappelé l’appel vibrant du président Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier sommet du Mouvement, pour un engagement renouvelé en faveur des valeurs de justice, de respect de la légalité internationale et de promotion d’un multilatéralisme efficient, en phase avec l’Agenda 2030 pour le développement durable.En définitive, la voix puissante et inflexible de l’Algérie s’est élevée devant cette assemblée comme un cri d’alarme mais aussi d’espoir : seul un désarmement des esprits et des volontés, une compréhension mutuelle renouvelée et un dialogue de bonne foi mené sans exclusive permettront de désamorcer la spirale des violences, des incompréhensions et des affrontements stériles pour reconstruire sur les décombres du passé un avenir de paix, de prospérité et de dignité partagées pour tous les peuples.
Fateh H.