Son avenir divise le FLN à la veille du 11e congrès: Baâdji sur un siège éjectable

Abou El-Fadl Baâdji est-il assis sur un siège éjectable à la veille du 11e congrès national du parti du Front de libération nationale (FLN) ? Le bruit qui accompagne les préparatifs de ce rendez-vous important dans la vie de l’ex-parti unique, confortent bien l’idée que les jours du secrétaire général du FLN sont déformais comptés. Que des sénateurs du parti appellent la tenue d’une session extraordinaire du Comité central (CC), à moins d’un mois du congrès, c’est la preuve que la confiance est rompue avec la direction. L’exclusion, il y a quelques jours, de 4 cadres du FLN par la commission de discipline, a accentué les divergences et déclenché une guerre de déclarations.

Les quatre cadres radiés sont Ahmed Kharchi, vice-président de l’Assemblée populaire nationale (APN), le sénateur Samir Zoubiri, la présidente de l’APW d’Alger Nadjia Djilali et le chef du groupe parlementaire du parti au Conseil de la Nation, Ahmed Latifi. Ce dernier a très vite mobilisé des soutiens qui ont dénoncé  «une fuite en avant de la direction nationale du parti qui tente de préparer le congrès selon sa propre orientation, loin de toute volonté de réunifier les rangs». Ces décisions de radiation « injustifiées », estiment les frondeurs, répondent à «des calculs personnels étriqués, loin de tout esprit de responsabilité et de militantisme».

Leur cible n’est autre que le secrétaire général, Abou El-Fadl Baâdji qu’ils accusent de vouloir «anéantir tout ce qui est droit et correct au sein des structures du FLN». Tout en réclamant «l’annulation des décisions prises à l’encontre des cadres exclus», les opposants à Baâdji ne revendiquent rien d’autre que «la tenue d’une session du Comité central avec tous ses membres, avant le congrès pour élire une commission qui se chargera de la gestion des travaux». Cette demande prouve, une fois de plus, qu’il y a une bataille autour du déroulement des travaux du congrès. Le clan qui l’emporte aura mainmise sur ses résultats.

Face à cette résistance, les soutiens de Baâdji organisent également la réplique. Le chef du groupe parlementaire au sénat, Mohamed Khouildi, désigné par le SG du parti en juin dernier, parle d’une tentative de parasiter le bon déroulement des préparatifs pour le congrès. «Il y a des parties qui cherchent à parasiter la bonne ambiance des préparatifs du 11e congrès », a déclaré, hier, Khouildi, cité par un média électronique.

Accusant son prédécesseur Ahmed Latifi de vouloir « impliquer des sénateurs intègres » dans son opération « de déstabilisation », il affirme que sa sortie est « isolée » et promet des poursuites judiciaires à son encontre.

Pendant ce temps, le FLN poursuit la tenue des conférences régionales pour le débat et l’enrichissement des projets de statuts et règlement intérieur, à travers l’ensemble des mouhafadhas du pays. Cette semaine, c’était au tour des mouhafadhas de Tizi-Ouzou, Bouira, Souk Ahrès, Ain Temouchent, Tiaret, Mila, Boumerdès, Sétif, Mostaghanem et autres de se réunir. A l’issue des rencontres, certaines structures ont apporté leur « soutien » à Baâdji, plaidant pour « la stabilité » à la tête du FLN. D’autres à l’instar de Chlef, Annaba, Tissemsilt, Beni Abbès et Saïda, n’ont, par contre, soufflé aucun mot dans ce sens.

Farid B.