Sahara occidental: Le dérapage de trop de Macron

Le Président français franchit un nouveau pas dans sa politique de mépris des résolutions onusiennes et des décisions de la justice européenne. En visite d’Etat au Maroc, Emmanuel Macron a réitéré sa décision décriée de considérer que « le présent et l’avenir » du Sahara occidental « s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». « Cette position n’est hostile à personne », a prétendu le Président de la France, commettant ainsi un dérapage de trop en ce qui concerne la question sahraouie.
Plus grave encore, alors que la cour de justice européenne a annulé les accords avec le Maroc incluant le territoire sahraoui, Macron a annoncé des investissements dans le territoire occupé du Sahara occidental.
« Je le dis ici aussi avec beaucoup de force, nos opérateurs et nos entreprises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales », a-t-il déclaré. Le Président français dénie de ce fait au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. Un droit pourtant qu’il reconnaît à d’autres peuples du monde, y compris les peuples des colonies françaises outre-mer, à l’instar de la Nouvelle Calédonie.
Pourquoi Macron fait-il autant de provocations et d’entêtement au moment où la question sahraouie enregistre des progrès sur la scène diplomatique et judiciaire ?
La nouvelle position de la France s’inscrit en contre à faux de la légalité internationale, notamment la résolution de l’ONU relative à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Elle est aussi en violation de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui a annulé définitivement les accords commerciaux entre le royaume et l’UE incluant le Sahara occidental.
La Cour a rendu deux arrêts le 4 octobre 2024 dans lesquels elle confirme l’annulation des décisions des institutions européennes concernant la conclusion de deux accords commerciaux avec le Maroc relatifs aux produits agricoles et aux produits de la pêche. La décision de la CJUE rappelle les vérités indéniables inhérentes à la cause sahraouie, dont notamment le statut juridique de ce territoire, la qualité légale du Front Polisario, ainsi que le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination. Mais Emmanuel Macron ne l’entend pas de cette oreille. En soutenant le plan marocain, le président français défie la légalité internationale et la justice européenne .
Fateh.H.

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